Pétrole: l’OPEP ne résout pas les problèmes structurels

Le cartel ferait mieux de poursuivre sa stratégie de préservation de ses parts de marché, estime Stephen Simko de Morningstar.

Stephen Simko, CFA 30.11.2016
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La décision imminente de l’OPEP de réduire sa production de pétrole ou de maintenir sa stratégie de maximiser sa part de marché aura certainement un impact à court terme sur le prix du pétrole. Quel que soit le résultat, cette note vise à présenter les aspects les plus importants du côté des fondamentaux de l’offre en 2017 et 2018, quelle que soit la position du cartel.

Notre analyse à ce stade est que la nature court-termiste de toute réduction de l’offre et les défis de long terme représentés par l’industrie des huiles de schiste aux Etats-Unis soutiennent notre vue pessimiste sur le cours du pétrole que nous estimons à 55 dollars par baril (WTI) sur le long terme.

Les différents scénarios à envisager sont les suivants selon nous :

Si l’OPEP ne parvient pas à un accord, les fondamentaux du secteur en 2017 vont se détériorer. La combinaison d’une offre record de la part de l’OPEP et le redémarrage imminent de nombreux puits de forage aux Etats-Unis sont suffisants pour empêcher une diminution des stocks pétroliers au cours des trimestres à venir.

C’est la dernière chose dont le marché du pétrole a besoin pour espérer voir les prix du pétrole se raffermir durablement. Sans accord, les prix du pétrole sont susceptibles de reculer vers un niveau qui imposera de nouveaux aux producteurs nord-américains de réduire leur offre.

Une réduction de l’offre aurait bien entendu un impact positif à court terme sur le prix du pétrole. Mais des prix plus élevés entraîneront de nouveau une hausse de l’offre à base d’huile de schiste, ce qui signifie que l’offre sera de nouveau en augmentation au moment où l’OPEP diminuera sa production (au cours des 20 dernières années, les réductions de l’offre de pétrole n’ont jamais duré plus d’une année).

Nous serions vraisemblablement obligés d’accroître notre estimation du cours du WTI pour 2017 à 50 dollars le baril, mais nous serions aussi obligés d’abaisser notre prévision pour 2018 à 65 dollars le baril. Ce qui bénéficiera au cours du pétrole à court terme sera contrebalancé par un effet négatif à moyen terme.

Il est intéressant de faire un parallèle historique. Dans les années 1980, les réductions de l’offre par l’OPEP n’ont jamais eu d’impact significatif sur le cours du pétrole, en raison d’une surabondance d’offre.

Si ces décisions ont contribué à améliorer les fondamentaux du marché, le cartel a aussi fait la démonstration de l’inutilité de telles mesures quand l’environnement est favorable à la production. C’est exactement la situation dans laquelle l’on se trouve aujourd’hui.

Aujourd’hui comme au début des années 1980, la perspective d’un pays réduisant sa production est immédiatement contrebalancée par d’autres pays augmentant la leur. La décision de l’OPEP de se battre pour maintenir ses parts de marché semble de fait la plus raisonnable actuellement.

Brent oil price USD

Source : Morningstar Direct

 

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A propos de l'auteur

Stephen Simko, CFA  Stephen Simko, CFA, is a senior stock analyst on the Technology Team.