Mara Dobrescu : Le 12 décembre, Unicredit a annoncé avoir signé un accord avec Amundi pour la vente de sa filiale Pioneer Investments. L’acquisition sera clôturée au 2e trimestre 2017 et, si tout se passe comme prévu, Pioneer sera pleinement intégré dans le groupe Amundi courant 2018. Avant l’annonce, les analystes Morningstar assignaient une note « Parent » Neutre à Pioneer et une note Parent Négative à Amundi.
Dans ce contexte, il y a plusieurs implications à considérer pour les porteurs des parts des fonds. Tout d’abord, le groupe français a annoncé qu’il comptait réaliser des synergies de coûts importantes, en mettant en commun les systèmes informatiques et le back-office des deux sociétés. Mais certaines équipes de gestion seront également touchées. A ce stade, Amundi évalue les doublons à un peu moins de 10% des effectifs.
Ce qui est rassurant, c’est qu’Amundi a d’ores et déjà identifié certaines expertises de Pioneer à préserver et à développer : en particulier les fonds d’allocation, les actions US, l’obligataire US, et les Actions Européennes. Ceci veut dire que les équipes en question ont peu de chances d’être affectées par des suppressions de postes, au moins à court terme. A l’inverse, il y a d’autres domaines, comme les obligations européennes, avec un certain degré de duplication et là, il pourrait donc y avoir rationalisation.
Il faut aussi rappeler qu’à peine quelques jours avant l’acquisition, deux gérants seniors de Pioneer avaient été suspendus de leurs fonctions après avoir tenté de lancer leur propre société. Ces deux départs restent des événements isolés à ce jour, mais nous restons très vigilants sur la stabilité des équipes au cours des mois à venir.
En résumé, même si nous ne sommes pas convaincus que la fusion aura des retombées positives pour les investisseurs, nous ne pensons pas non plus qu’il y ait lieu de paniquer à court terme. Nous allons néanmoins surveiller de près la situation au cours des semaines et mois à venir.