Cet article a été initialement diffusé sur le site www.morningstar.co.uk le 9 janvier 2017.
2016 a été une année remarquable pour les marchés financiers. L’année a été marquée par trois moments importants pour les investisseurs : la Chine, le « Brexit », et l’élection de Donald Trump. Ces événements ont provoqué une série de craintes ou d’espoirs qui ont animé les marchés, avec à la clef des variations de performance, de paris sectoriels ou de style parfois brutaux.
Dans l’ensemble, la performance est plutôt bonne. Les marchés actions mondiaux ont progressé de 8% sur 12 mois en dollars US, et les marchés obligataires ont plutôt fait preuve de résistance – avec un premier semestre caractérisé par un bond de 9%, suivi par une baisse de 6% au cours du second semestre.
L’année a débuté avec une correction boursière majeure, liée aux incertitudes sur la croissance économique mondiale et sur la Chine. Ces inquiétudes ont pesé sur les cours des matières premières, qui ont atteint un point bas fin janvier. Les banquiers centraux continuaient d’agir de façon agressive.
Cette situation a conduit plus de 300 milliards de dollars dans les fonds obligataires tout au long de 2016, alors que 113 milliards de dollars étaient sortis de la catégorie au cours du second semestre 2015, entraînant le rendement d’un tiers de la dette gouvernementale émise dans le monde en territoire négatif.
Pendant cette première partie de l’année, les investisseurs ont réalisé que la Chine n’allait pas entrer en récession, grâce aux mesures de soutien du gouvernement de Pékin, et le cours des matières premières s’est repris, tandis que la situation des marchés émergents semblait s’améliorer.
Ces développements se sont accompagnés d’une inquiétude liée au facteur politique, et la montée des mouvements nationalistes. La perte de crédibilité des gouvernements en place s’est manifestée par le vote du « Brexit » au Royaume-Uni, entraînant une chute de la livre sterling.
Les anticipations d’inflation ont commencé à remonter à partir de l’été et les devises sont devenues plus volatiles. Outre la chute de la livre, le peso mexicain a plongé de 16% l’an dernier face au dollar US. Le yen a connu une année indécise, marquée par un gain de 13% face au dollar, qui a été ensuite totalement perdu.
L’élection américaine a constitué l’autre surprise majeure de l’année, mais contrairement aux attentes, elle a été suivie par un rebond des marchés (hormis les marchés émergents qui ont pâti des craintes d’une politique plus protectionniste de la part des Etats-Unis). Ceci a conduit les investisseurs à spéculer sur la nature durable du mouvement de « reflation » à l’œuvre dans les pays développés, avec des soubresauts de court terme et un mouvement de rotation sectorielle.
Quelles perspectives pour 2017 ?
En regardant rétrospectivement l’année 2016, les investisseurs peuvent se demander si l’année à venir aura un profil similaire. La rupture en Europe, le ralentissement chinois, les surprises sur l’inflation et les inquiétudes sur l’évaluation élevée tant sur les marchés actions qu’obligataires sont au menu de l’année.
Si 2016 a démontré combien le calendrier politique pouvait contribuer à la volatilité des marchés, les investisseurs devront être conscients des implications de tels événements tout au long de l’année.
Au regard de la valorisation des classes d’actifs, il y a de nombreux obstacles à surmonter. Les pressions sur les niveaux de valorisation continuent d’être importantes dans de nombreux compartiments de la cote, conduisant à un plus grand degré de prudence.
Les performances solides observées en 2016 sont difficilement soutenables dans une perspective de long terme. Ceci accentue notre attention à la préservation du capital, tout en allouant nos actifs aux poches d’opportunités qui offrent une valorisation attrayante et une marge de sûreté.