Le marché européen des ETF au T4 2016

L’industrie de la gestion passive gère 546 milliards d’euros en Europe, en croissance de 17%.

Jose Garcia Zarate 13.01.2017
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Le marché européen des ETF a attiré 11,5 milliards d’euros au cours du quatrième trimestre 2016, portant la collecte annuelle à 47,9 milliards d’euros. Les actifs sous gestion atteignent 546 milliards d’euros contre 466 milliards en 2015.

Flux par classes d’actifs

Les ETF actions ont connu un retour un renversement de situation au cours du quatrième trimestre, la classe d’actifs ayant collecté 13,6 milliards de dollars sur l’année, portant les actifs sous gestion à 365 milliards d’euros contre 319 milliards en 2015.

Le mouvement de rotation vers les actions – en particulier dans les pays développés – a bénéficié de la victoire de Donald Trump. La détention d’actions américaines a largement été favorisée, les investisseurs adoptant une vue positive sur les perspectives de l’économie américaine, malgré le manque de détails sur la mise en œuvre du programme électoral du candidat républicain.

Les ETF investis en actions européennes et de la zone euro ont également bénéficié d’un regain d’intérêt au cours du quatrième trimestre, après un troisième trimestre marqué par une décollecte et les déboires des banques allemandes et italiennes. Malgré cette reprise, les flux sur la classe d’actifs sont négatifs sur l’ensemble de l’année.

Les ETF actions émergentes ont pâti de l’appréciation du dollar et des inquiétudes quant aux vues protectionnistes de Trump. Le trimestre a donc vu un mouvement de décollecte, mais qui n’entame pas un bilan positif sur l’ensemble de l’année – près de 5,3 milliards d’euros qui ont profité aux produits globaux. La question demeure de savoir comment si la tendance de fin d’année va se poursuivre en 2017.

Dans l’univers obligataire, la décollecte du quatrième trimestre a atteint 2,5 milliards d’euros, en raison d’un retour vers les actifs risqués et de la remontée des taux longs américains. Malgré cela, les ETF obligataires terminent l’année sur une note positive. 20,6 milliards d’euros se sont investis dans la classe d’actifs, portant sa part de marché à 24,1% contre 22,6% en 2015.

Les fonds de dette gouvernementale de la zone euro ont été les plus délaissés. A l’inverse les ETF investissant le crédit en euros (tant « l’investment grade » que le « high yield ») ont connu les plus fortes collectes de la classe d’actifs, à 8 milliards d’euros sur l’année.

Les perspectives pour 2017 invitent à plus de prudence, les investisseurs se montrant prudents sur la poursuite de la hausse des taux longs et son impact sur l’activité économique et la valorisation de leurs placements obligataires. Malgré cela, les ETF ont marqué une nette percée dans l’univers obligataire, et il est nécessaire d’amplifier les efforts d’éducation financière, en particulier sur les sujets liés au trading et à la liquidité de ce type de placements.

Au sein des matières premières, les ETF ont connu une décollecte nette de 0,9 milliard d’euros. Le sentiment plus positif sur les actions a conduit certains investisseurs à sortir de leurs placements dans l’or. Toutefois, grâce à la collecte soutenue au cours des neuf premiers mois de l’année, la classe d’actifs a recueilli 12 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année.

Strategic Beta

Les fonds « strategic beta » (connus également sous l’appellation « smart beta ») ont attiré 1,3 milliard d’euros de capitaux au cours du quatrième trimestre, contre 2,4 milliards d’euros au cours de la période précédente, les investisseurs délaissant les produits à faible volatilité, très en vogue jusqu’alors.

En 2016, la catégorie a récolté 9 milliards d’euros, contre 7 milliards de collecte nette en 2015. Les flux nets vers les ETF « strategic beta » ont représenté 19% des nouveaux flux vers les ETF en 2016 (contre 10% en 2015). Les investisseurs regardent de plus en plus vers d’autres solutions que celles qui permettent une exposition simple à des indices boursiers.

Les actifs sous gestion atteignent désormais 43 milliards d’euros fin 2016, contre 31 milliards en 2015. Leur part de marché est désormais de 8% contre 6,6% au cours de l’année précédente.

Fournisseurs

iShares a été le plus gros collecteur de fonds en 2016, avec une collecte nette de 26,4 milliards d’euros. Sa part de marché est demeurée stable à environ 46% au cours des trois dernières années, et il semble difficile de voir cette situation évoluer à court terme.

A l’opposé, les flux vers les autres émetteurs d’ETF sont intéressants. Db x-trackers est en deuxième position au sein de l’industrie. Toutefois, cela ne doit pas masquer le fait que c’est une mauvaise année pour la société, les investisseurs ayant retiré 5,3 milliards, et sa part de marché ayant chuté de 11,9% en 2015 à 9,8% en 2016.

Lyxor est le troisième fournisseur d’ETF en Europe et a réduit son écart avec le numéro 2. Malgré de modestes flux rentrants, sa part de marché a également reculé entre 2015 et 2016.

State Street, Amundi, Vanguard et UBS se sont mieux comportés, attirant l’attention des investisseurs, et prenant des parts de marché tant à Lyxor qu’à db x-trackers.

Il n’y a pas de raison commune à la percée de ces acteurs. Chacun a bénéficié de facteurs spécifiques, à l’instar de State Street, qui a profité de l’expansion de sa gamme d’ETF obligataires à réplication physiques, quand Vanguard a profité de la percée de son ETF vedette sur le S&P 500, ou qu’UBS a gagné des parts de marché grâce à ses ETF couverts en devises ou liés à la thématique ESG.

 

 

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A propos de l'auteur

Jose Garcia Zarate  is an ETF analyst with Morningstar UK.