Pour la deuxième année consécutive, l'AMF (Autorité des marchés financiers) a publié une analyse détaillée de l'activité des CIF (Conseillers en investissements financiers) en France. Les constats de l’étude sont établis à partir des 4.631 fiches de renseignements annuels des conseillers en investissements financiers retournées à l’AMF en 2016 et qui portaient sur les données d’activités 2015.
Les répondants ont déclaré un chiffre d’affaires total de 2,2 milliards d’euros, au sein duquel 642 millions ont été déclarés au titre de l’activité CIF (soit 29 % de l’activité), marquant une hausse par rapport aux données de l’année précédente (2,1 milliards d’euros, dont 532 millions pour l’activité CIF).
Source : AMF
Selon l’analyse, l’activité est fortement concentrée au sein des premiers acteurs, avec les 50 premiers qui réalisent 42% de toutes les activités.
Les effectifs déclarés par les cabinets sont également en hausse par rapport à l’exercice précédent à 12.964 personnes (+749), « hausse expliquée par un panel de répondants plus important mais également par la progression de l’effectif moyen des cabinets qui passe de 2,77 à 2,9 personnes », lit-on dans le rapport.
En termes de métiers, l’activité principale est de loin le conseil en gestion de patrimoine (CIF CGP), avec 3.985 cabinets, suivie par le conseil en haut de bilan (375) et le conseil à destination des investisseurs institutionnels, sociétés de gestion ou autres intermédiaires financiers (161).
Concernant justement l’activité de conseil en gestion de patrimoine, le document de l’AMF confirme le poids prépondérant des rétrocessions de commissions dans la rémunération des CIF CGP qu’il s’agisse de droits d’entrée ou de frais de gestion annuels qui représentent respectivement 55% et 33 % du total déclaré, le solde étant constitué d’honoraires facturés aux clients.
Les acteurs ont déclaré au total une collecte de 5,7 milliards d’euros et un encours suivi à la clôture de l’exercice 2015 de 26,2 milliards. « Ainsi, à partir de ces données, les taux de rétrocessions moyens reconstitués s’élèvent pour les droits d’entrée à 3,57% et les frais de gestion à 0,47% », évalue l’AMF.
Situation inverse en ce qui concerne le métier des CIF haut de bilan, dont la mission principale est l’accompagnement de leurs clients dans leur projet de cession/acquisition et de levée de fonds. Leur rémunération est en effet basée sur un modèle fondé presqu’exclusivement sur des honoraires, lesquels représentent 94 % du total, dont une part significative (76 %) est sujette au succès de l’opération projetée.