Depuis fin 2012, la valorisation des Bourses d’Asie-Pacifique (hors Japon) s’est accrue de 23% contre une hausse de 16% pour la valorisation des marchés émergents dans leur ensemble (sur la même période, la valeur des places boursières du Brésil et de Russie a respectivement chuté de 25% et 18%). La valorisation des marchés dits d’Asie émergente a bondi de 36%.
Source : Morningstar Direct
Mais dans le même, la valeur des places boursières des pays développés a bondi de 37%, grâce notamment à l’envolée de 54% du marché américain et la hausse de 47% du marché japonais (l’Europe hors Royaume-Uni a progressé de près de 26%).
En dépit de ce rebond sensible, les actions émergentes et asiatiques en particulier affichent une décote de valorisation par rapport aux pays développés, comme le montre le tableau suivant. Et de surcroît dans certains marchés, le niveau de valorisation des places boursières n’intègre pas le plein potentiel de croissance bénéficiaire des entreprises locales.
C’est le cas en Chine où les profits sont attendus en progression de près de 17% en 2017 et de 13% en 2018, contre un multiple de bénéfice de respectivement 11,9x et 10,5x (à la date du 9 février 2017). Peu de places boursières en Asie affichent un tel décalage.
Ceci s’explique par plusieurs facteurs : les incertitudes passées sur la vigueur de la croissance chinoise et la capacité des autorités locales à soutenir l’activité ou encore les biais sectoriels inhérents aux indices boursiers chinois (forte présente des valeurs financières et des entreprises contrôlées par l’Etat).
Le marché sud-coréen fait apparaître un écart encore plus significatif entre valorisation des actions et croissance attendue des résultats : le P/E de l’indice boursier sur-coréen est de 9,5x pour 2017 et 8,9x pour 2018 pour des profits qui devraient progresser de respectivement 24% cette année et 7% l’an prochain.
Quels facteurs pourraient soutenir une poursuite de l’appréciation des bourses asiatiques ? Le premier élément est le retour d’une inflation modérée et le redressement des indicateurs avancés d’activité. Le rebond récent des prix des producteurs chinois a constitué un signal très positif pour la classe d’actifs. L’environnement économique a de surcroît été plus porteur grâce au soutien des politiques budgétaires.
Cet environnement plus favorable s’est traduit par un mouvement de révision en hausse des prévisions de résultat, avec les plus fortes révisions intervenues en Chine. Enfin, comme nous l’indiquions, l’approche relative montre une décote encore significative de ces marchés par rapport aux pays développés.
Enfin, si le sentiment des investisseurs devait durablement s’améliorer, les flux devraient à un moment redevenir positifs, ce qui n’a pas été le cas ces dernières années.
Valorisation de différentes places boursières dans le monde