Comparer les ETF : Actions Asie hors Japon

Nous avons analysé les différents trackers dédiés à l’Asie émergente accessibles aux investisseurs du Vieux Continent. 

Valerio Baselli 24.02.2017
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La hausse de la consommation intérieure sera probablement un facteur clé de croissance en Asie hors Japon, région qui comprend la Chine, l'Indonésie, la Corée, la Malaisie, les Philippines, Taiwan, la Thaïlande, Hong Kong et Singapour. Étant non seulement la plus grande exposition dans les indices dédiés, mais aussi la plus grande économie de la région, la Chine exerce la plus grande influence.

Face au ralentissement de la croissance économique, « les autorités chinoises ont réagi en augmentant les mesures de relance budgétaire ce qui a contribué à une hausse de la dette. L’année dernière a été la deuxième année la plus importante en terme d’augmentation de la dette, après 2009 », explique Brendan Mulhern, stratégiste chez Newton Investment Management, filiale du groupe BNY Mellon IM, dans une note publiée le 25 janvier 2017.

L'économie chinoise s'est stabilisée puis a accéléré pour atteindre l'objectif officiel de 6,5% à 7% de croissance l’an dernier, puisque le PIB chinois a augmenté de 6,7%. « L'élan économique généré par cette dose de stimulus est susceptible de s'effacer, puisque les autorités ont déjà commencé à réduire certaines mesures de soutien », observe Mulhern.

« Les autorités sont conscientes des risques d’une augmentation de l'effet de levier pour l'économie. Elles expriment une préférence pour les réformes structurelles et l'abandon de la demande financée par le crédit, mais sont contraintes par la nécessité de créer des emplois. Combien de temps cela peut-il durer ? »

Parier sur les actions chinoises de manière passive n’est pas non plus exempt de risque. Vu la pondération sectorielle des indices chinois, cela ne permet que partiellement de tirer parti de la transition du modèle économique chinois.

Les grandes capitalisations se situent principalement dans les secteurs contrôlés par l’Etat comme les services financiers, les télécommunications, les services collectifs et dans une certaine mesure, l’industrie. L’amélioration de la rentabilité n’est pas toujours leur objectif premier, lequel dépend fortement de la politique conduite par Pékin.

Les petites et moyennes entreprises offrent un meilleur véhicule pour parier sur les perspectives de la croissance domestique, mais ne sont pas représentés par les indices boursiers.

L’évolution de l’indice Morningstar Asie ex Japan NR sur trois ans
Asiaex Jap Index 
Données en euros au 15 février 2017
Source : Morningstar Direct

L’offre européenne

Pour les investisseurs du Vieux continent, 28 fonds passifs négociés en Bourse offrent une exposition à la catégorie Actions Asie hors Japon, dont dix sont cotés à Paris.

Comme le montre le tableau, parmi les différentes options disponibles aux investisseurs européens, il y a actuellement quatre ETF couverts par la recherche des analystes de Morningstar, tous enregistrés à la vente en France.

Etf Asiaex Japan

Le seul qui reçoit une note positive est l’Amundi ETF MSCI EM Asia UCITS ETF EUR. D’après les analystes de Morningstar, le faible coût de ce fonds (0,20% des frais courants) permet de surmonter les inquiétudes concernant les pondérations géographiques. L’ETF regroupe beaucoup d'actifs dans une poignée de pays volatils : la Chine (38%), la Corée du Sud (20%) et Taïwan (17%) représentent les trois quarts du fonds. En outre, l'exposition déjà importante à la Chine ne fera que s'accroître, lorsque MSCI intègrera les actions A (cotés sur la Bourse domestique), relativement volatiles, dans ses indices boursiers mondiaux. Cet impact pourrait être amplifié si à terme, la Corée du Sud venait à migrer des pays émergents vers le bloc des pays développés.

Le profil risque/rendement de cet ETF sur trois et cinq ans a été moyen. Mais au cours de la période de 15 ans qui s'est terminée à la fin d'octobre 2016, l'indice MSCI Emerging Markets Asia a battu la moyenne de catégorie de près de 1 point de pourcentage sur une base annualisée. Toutefois, cet ETF a marqué une différence de performance par rapport à son indice de référence d'un montant supérieur à ses frais courants (tracking error) au cours des trois dernières années.

Grâce à son avantage en termes de coûts, Morningstar attribue à cet ETF une note des analystes « Bronze ».

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A propos de l'auteur

Valerio Baselli

Valerio Baselli  est éditorialiste sénior chez Morningstar.