Nous conduisons une opération de maintenance sur notre outil de gestion de portefeuille. Nous espérons une résolution dans les plus brefs délais. Merci de bien vouloir patienter.

La dette émergente reste attrayante sur le long terme

La classe d’actifs offre encore des rendements attrayants dans l’univers obligataire.

Marina Jelesova 06.03.2017
Facebook Twitter LinkedIn

Des rendements attendus attractifs en comparaison avec les autres actifs obligataires

Dans notre dernière revue du marché des taux et du crédit, nous évoquionsla difficulté d’investir sur l’obligataire en ce début d’année : valorisations chères, risque de ré-estimation de l’inflation future par les marchés et potentiel de baisse de taux qui semble limité. La dette souveraine européenne en offre un très bon exemple, et explique pourquoi elle est fortement sous-représentée dans nos portefeuilles.

Dans ce contexte obligataire quelque peu délicat, il est important de se focaliser sur les fondamentaux des classes d’actifs et leur valorisation. Sous cet angle, la dette émergente offre selon nous un couple risque-rendement plus attrayant que la dette émise par les pays développés.

Sur un plan fondamental, les pays émergents sont relativement solides : à quelques exceptions près, ils affichent des niveaux d'endettement plus faibles que les pays développés, et offrent des rendements plus élevés qui représentent une bonne rémunération en compensation du risque pris par les investisseurs.

La faiblesse récente de la classe d’actifs, liée en grande partie à l’appréciation du dollar, a conforté notre vue positive en ce qui concerne sa valorisation.

Tableau 1 : rendements réels attendus sur 10 ans sur les actifs obligataires

10Y Real Return MIME Bond Markets

Source : Morningstar Investment Management Europe

Un univers qui s’agrandit et se diversifie

Le vivier de dette émergente dans lequel peuvent puiser les investisseurs s’est considérablement élargi et diversifié depuis une quinzaine d’années. Les indices de dette émergente sont aujourd’hui beaucoup moins concentrés que par le passé.

La capitalisation des indices J.P Morgan EM a plus que doublé depuis 2008 et la dette émergente représente environ 15% du stock de dette mondiale. En particulier, les émissions en devise locale se sont accélérées et elles représentent aujourd’hui 84% de la dette émergente.

EM debt chart Neuberger Berman

Source : BofA Merril Lynch Global Research, BIS, Neuberger Berman, au 31 Décembre 2015.

Plus de 50% de la dette émergente bénéficie d’une note « Investment Grade » (supérieure à BBB- selon l’agence de notation S&P) et pourtant le rendement à maturité offert par la classe d’actifs est similaire - voir supérieur - à celui proposé sur les obligations d’entreprises à haut rendement aux Etats-Unis et en Europe – des entreprises endettées et qui ne relèvent pas de la catégorie « Investment Grade ».

Dans l’ensemble, les balances courantes des pays émergents se sont améliorées au cours des dernières années. Des réformes structurelles sont en place dans beaucoup de pays. Bien que certains pays soient toujours tributaires de l’évolution du cours des matières premières ou de la situation économique chinoise,, la demande au sein des pays émergents est aujourd’hui plus domestique et donc moins dépendante des économies développées.

Des facteurs de risques divers et complexes

La classe d’actif est toutefois complexe et non dépourvue de risques : les risques économiques et géopolitiques sont très variés selon les pays, les flux sont volatils et sensibles à l’actualité et les variables entrants en compte dans le prix des obligations sont multiples – risque de hausse des taux, de défaut, ou encore risque de change.

L’élection de Donald Trump a déclenché des débats sur l’impact de ses politiques sur les pays émergents – d’un côté une croissance américaine plus forte leur serait bénéficiaire mais une baisse des exportations affaiblirait fortement certains pays (Mexique, Israël, Venezuela, Equateur, Colombie notamment). La remontée des taux aux Etats-Unis et les conséquences sur le dollar sont aussi à surveiller dans la mesure où une partie de la dette émergente est émise en dollar, même si elle est moins importante que par le passé.

La dette chinoise - passée de 154% du PIB en 2008 à près de 250% en 2015 - inquiète aussi, dans un contexte de croissance plus modérée qu’auparavant. La sortie des capitaux s’effectuant souvent de manière indiscriminée sur cette classe d’actif, les pays émergents pourraient pâtir à de nouvelles décevantes de la Chine.

Des opportunités pour un investisseur sélectif et patient

Néanmoins, les épisodes de volatilité fréquents créés par la volatilité des flux offrent des points d’entrée intéressants. De plus, la diversité des pays sous-jacents et des facteurs de performances (taux, devises, crédit) permet une gestion active intéressante. Sur le long terme, nous pensons que, couplée avec la sélection de gérants de qualité, cette classe d’actifs devrait récompenser les investisseurs patients.

 

©2017 Morningstar. Tous droits réservés. Le nom et le logo de Morningstar sont des marques déposées de Morningstar, Inc. Ce document est une présentation appartenant à Morningstar et Morningstar Investment Consulting France qui en conservent l’entière propriété intellectuelle ainsi que l’exclusivité des droits de reproduction, de traduction et de présentation. La diffusion de l’information contenue dans ce document et la reproduction même partielle et par quelque procédé que ce soit est interdite sans l'autorisation préalable de Morningstar.

Les informations, données, commentaires, analyses et opinions mises à disposition dans ce document comprennent des informations qui appartiennent à Morningstar et à ses fournisseurs de contenu, sont fournis à titre purement informatif et ne constituent en aucun cas une offre ou une sollicitation à investir dans un quelconque produit. Ces informations n'ont aucune valeur contractuelle et ne peuvent être considérées comme exhaustives ou exemptes d'erreurs accidentelles. Morningstar Investment Consulting France décline toute responsabilité concernant le résultat d'investissements réalisés sur la base des informations et opinions présentées dans ce document.

Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur et les revenus dérivés d’investissements peuvent aussi bien diminuer qu’augmenter.

 

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Marina Jelesova

Marina Jelesova  est Associate Portfolio Manager au sein de Morningstar Investment Management (MIM) Europe.