Cet article a été initialement publié en mai 2016.
L’univers de l’investissement est lui aussi composé de chapelles. Et cela peut parfois nuire au débat et à l’avancée de la recherche dans ce domaine.
Cela peut toucher des sujets aussi basiques que le style de gestion (« value » vs « growth »), ou certains types de stratégies, ou techniques d’analyse (chartisme vs fondamental).
Ce type de débat touche également aux Etats-Unis le revenu (« income ») par opposition au rendement total (« Total return ») et sur la façon de gérer son portefeuille.
Pourtant, à y regarder de plus près, il semble bien que ces deux approches ne s’opposent pas.
Tout d’abord, générer du revenu ne devrait pas être l’objectif de tous les investisseurs. Le rendement est d’ailleurs une des composants du rendement total. (à côté de l’appréciation du capital). Mais avoir une approche « Total return » ne signifie pas non plus qu’il faut se focaliser uniquement sur les valeurs qui ont un potentiel de croissance et qui éventuellement ne versent pas de dividende.
Les sociétés qui produisent du rendement – à travers leurs obligations ou leur distribution de dividende – devraient être un élément de la boîte à outils des investisseurs. Et leur proportion d’un portefeuille devrait croître au fur et à mesure que l’on vieillit. Le rendement peut, par moment, également offrir une forme de protection dans les phases de baisse du marché.
L’objectif de nombreux investisseurs qui cherchent du rendement est de ne pas toucher à leur capital mais plutôt de financer leurs dépenses avec le revenu que ce capital peut générer.
A l’inverse, les investisseurs qui ont un objectif de rendement total peuvent adopter une approche par panier ou seau en utilisant à la fois leur capital et le rendement qu’il procure puis en rebalançant leur portefeuille. Mais leur objectif est de faire croître leur capital grâce à un portefeuille suffisamment diversifié d’investissements – certains produisant un rendement conséquent, d’autres ayant un potentiel d’appréciation de leur cours, et d’autres ayant les deux caractéristiques.
Combinaison des deux
La solution la plus satisfaisante pour la grande majorité des investisseurs est sans surprise de chercher le meilleur des deux mondes.
L’idée est à la fois de tirer parti de la stabilité du rendement de la première approche, sans toutefois oublier de détenir un portefeuille diversifié qui peut bénéficier de l’appréciation des cours.
Envisager une approche de « rendement total » peut avoir des avantages pour les investisseurs qui se focalisent sur le revenu. Le plus important est bien évidemment le pouvoir de diversification plus grand que pour un portefeuille de titre offrant un rendement significatif. Les obligations de qualité et, dans une moindre mesure, les liquidités, apportent de la diversification utile aux investisseurs, en particulier dans des marchés volatils.
Certes, dans un environnement de taux bas, ces actifs rapportent de moins en moins. Mais leur atout réside aussi dans leur comportement dans les phases où les marchés actions sont agités.
Il en va de même pour les valeurs de croissance ou les petites et moyennes valeurs. Nombreuses sont celles qui ne paient pas de dividende, mais elles apportent un surcroît de performance bien utile lorsque les grosses capitalisations qui génèrent du dividende sont moins performantes.
L’autre avantage est la possibilité d’avoir une approche plus stratégique dans son allocation et le choix des sources de revenu : dans quelle poche puiser lorsque l’on a besoin de financer certaines dépenses.
Le plus important est de regarder les deux approches comme étant complémentaire plutôt que de s’imposer de devoir faire un choix.