A la veille du premier tour de l’élection présidentielle française, les marchés sont nerveux mais surtout attentistes.
Les sondages donnent les principaux candidats au coude à coude. De nombreux électeurs sont indécis.
Le taux de participation est l’une des principales inconnues tant l’élection survient dans un contexte marqué par une croissance économique molle, un niveau de chômage élevé, une montée des inégalités et un environnement international incertain (montée de l’insécurité et des actes de terrorisme, risque politique divers avec le Brexit…).
Ces incertitudes se sont matérialisées par un écartement du spread de la dette française par rapport à la dette allemande, une baisse des rendements obligataires les plus sûr, une hausse des indices de volatilité(graphique) ou d’actifs refuge comme le yen, le franc suisse ou l’or. En revanche, on n'observe pas de décrochage majeur sur les indices boursiers en Europe.
Source: Stoxx
Mais les marchés semblent n’avoir intégré que partiellement une surprise plus importante – en clair, l’élection d’un candidat des extrêmes qui parviendrait à engager la France dans une sortie de la zone euro (« Frexit »).
De nombreuses inconnues devront être éclaircies après l’élection : quelle majorité parlementaire pour le prochain président de la République française ? Quel soutien de la population française à une sortie de l’euro ? Quelle réaction des partenaires européens ?
Les marchés risquent d’avoir du mal à répondre à ces questions. Comme à leur habitude, en cas de mauvaise surprise, ils adopteront un positionnement « risk off » (le « Brexit » peut servir de feuille de route, mais il peut être aussi intéressant de considérer des événements plus systémiques comme la faillite de Lehman, même si les marchés pourront difficilement s’appuyer sur quelque-chose de concret à court terme, hormis le nom du nouveau patron de l’exécutif français).
Dans le contexte d’une élection inattendue par les marchés, les investisseurs devraient garder leur calme et se concentrer sur les fondamentaux des classes d’actifs détenues en portefeuille.
En ce qui concerne un portefeuille obligataire, nous vous recommandons de regarder cette vidéo sur la façon dont les gérants de Morningstar Investment Management intègrent le risque politique.
Pour les investisseurs qui ont un horizon de temps long, le plus important est au fond d’avoir une vue claire sur la valeur fondamentale des classes d’actifs et de profiter de l’éventuelle décote de valorisation qu’offrirait le marché en cas de correction boursière d’ampleur (cf les principes d'investissement de Morningstar).
Il est également important de tenir compte de la sensibilité de différentes classes d’actifs à des facteurs macro-économiques de premier ordre et de construire une allocation qui soit suffisamment diversifiée.
Source: Morningstar, ECB, Stoxx