Le positionnement des investisseurs institutionnels a de quoi surprendre. Selon la dernière enquête conduite par Bank of America Merrill Lynch, les actions restent globalement la classe d’actifs préférée des investisseurs. Mais un nombre croissant d’entre eux considèrent la classe d’actifs comme étant chèrement valorisée, avec des craintes sur des secteurs en particulier comme la technologie (que 75% des sondés voient comme chère ou en situation de « bulle »).
Le choix des actions s’explique par un environnement macro-économique relativement bien orienté, même si l’on ne peut difficilement parler de reprise soutenue, avec un nombre croissant des investisseurs anticipant une stabilité des taux d’intérêt et une croissance plutôt robuste des profits des entreprises.
Face à la reprise de l’inflation, les obligations sont largement sous-pondérées, tout comme les matières premières. Cette dernière indication tranche avec les données de flux recueillies par Morningstar (certes pour le mois d’avril), qui montrent une préférence pour les fonds obligataires, avec un focus sur la dette émergente.
L’autre élément étonnant qui ressort de l’enquête concerne la position de trésorerie, toujours à des niveaux élevés (4,9% contre 5% le mois précédent et 4,5% en moyenne au cours des dix dernières années). Cela semble cohérent si l’on considère que l’ensemble des classes d’actifs sont chères et que peu offrent un couple risque-rendement attrayant ou une marge de sûreté suffisante.
En revanche, cette préférence pour le cash tranche avec une surpondération des actifs risqués dans les allocations.
L’enquête révèle également où sont les plus grandes craintes des investisseurs et quels sont les paris les plus joués (certains parlent de paris « surpeuplés »). Du côté des actifs les plus joués, le pari sur le Nasdaq, l’indice des valeurs de croissance américaine, est le plus cité (38% des avis), suivi par les actions de la zone euro (19%) et le crédit américain et européen (14%).
44% des personnes interrogées jugent les actions surévaluées (37% en mai), mais cela correspond à l’attente d’une croissance des profits plus soutenue. Ces deux éléments représentent clairement des facteurs de risque pour la classe d’actifs si les entreprises devaient avoir des difficultés à répondre aux attentes du marché.