La thèse de la stagnation durable est bien ancrée dans les marchés. La dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch montre que le niveau de liquidités dans les allocations est sur des plus hauts niveaux (un signal contrariant positif pour les actifs risqués).
La raison de cette détention de cash élevée est de plusieurs ordres : une vue pessimiste de l’évolution à venir des marchés ; la préférence du cash relativement à d’autres classes d’actifs générant un rendement faible ; ou un besoin de trésorerie pour pouvoir saisir des opportunités de marché.
Le scénario macro-économique privilégié aujourd’hui est celui d’une « stagnation séculaire » (ralentissement de la croissance économique, inflation faible) plutôt que celui d’une accélération de la reprise économique avec une inflation sous contrôle (« Goldilocks »).
Simultanément, les investisseurs privilégient toujours les actions au détriment des obligations, avec un biais en faveur des actifs de qualité. Les paris sectoriels les plus cités concernent le secteur bancaire, les actions de la zone euro et les marchés émergents. A l’inverse, les investisseurs sont plutôt « courts » sur les actions britanniques, l’énergie et les actions américaines.
La préférence pour les actions peut s’expliquer aussi par l’espoir d’une poursuite de la croissance des résultats des entreprises (41% des sondés).
Depuis trois mois, le sentiment des investisseurs interrogés est que le pari le plus joué est d’être long sur le Nasdaq.
Parmi les risques identifiés, le principal est un krach obligataire, devant une erreur de politique monétaire de la Fed et un resserrement des conditions financières en Chine.
Etonnamment, la réduction du bilan de la Fed, source d’intenses spéculations quant à son impact sur les marchés, est considéré par 42% des sondés comme un « non-événement ». 31% des institutionnels interrogés estiment toutefois que cela devrait conduire à une remontée des taux et une baisse des marchés actions.
L’action de la Fed sera donc un élément important pour de nombreux intervenants, car il pourrait avoir des implications plus vastes que la simple réduction de la taille de son bilan.