Les investisseurs ont tendance à avoir un biais domestique dans leur allocation. Et les sociétés de gestion y voient l’opportunité de placer leurs produits.
En France, on compte ainsi un peu plus de 140 fonds actions françaises de grande capitalisation et une centaine de fonds spécialistes des petites et moyennes valeurs. En cumulé, ces fonds représentent un peu plus de 51 milliards d’euros d’actifs sous gestion, le gros des encours étant investi dans les fonds spécialistes des actions de grandes capitalisations (pour un encours moyen de 273 millions d’euros.
Nous avons regardé quel était en moyenne le niveau des frais courants de gestion, la performance et le niveau de risque pris par les gérants actifs et passifs (fonds indiciels et ETF).
La première observation est que les gérants appliquent des frais parfois élevés : 1,91% de frais courants en moyenne pour les fonds actions françaises de grande capitalisation (mais 1,44% si l’on pondère par les encours) et 2,17% pour les spécialistes des petites et moyennes capitalisations (1,99% pondéré par les encours).
Les performances sont-elles au rendez-vous ? Si l’on se compare à un indice de référence, pas vraiment. Ainsi, la performance moyenne des fonds de grandes capitalisations françaises (fonds actifs et ETF) est de 16,5% sur un an contre 18,32% pour l’indice CAC 40 (dividendes réinvestis) ou 17,9% pour le SBF 120.
On trouve des résultats similaires sur 3, 5 et 10 ans, et ce d’autant que la volatilité des fonds en question est souvent très proche de celle des indices de référence.
Au final, le ratio de Sharpe des fonds de grandes capitalisations est, en moyenne, moins bon que celui des principaux indices représentant le marché actions français. Si l’on exclut les quelques ETF de l’échantillon, les résultats se détériorent un peu.
Du côté des fonds investissant l’univers des petites et moyennes valeurs françaises, on note également une difficulté à battre les indices de petites et moyennes valeurs (nous avons retenu l’indice CAC Mid&Small), quelle que soit la durée considérée.
Plus l’intervalle de temps considéré est grand, plus la sous-performance des gérants augmente. Sur un an, les gérants petites et moyennes françaises affichent une performance de 24,46% contre 25,17% pour l’indice (dividendes réinvestis). Sur 10 ans, les mêmes gérants ont gagné 5,07% par an en moyenne contre 7,97% pour l’indice.
Les gérants bien notés par la recherche Morningstar font-ils mieux ? Oui et ce quel que soit l’horizon d’investissement considéré, si l’on se réfère au ratio de Sharpe des gérants en question.
Source: Morningstar Direct
L’univers des fonds notés est particulièrement restreint, puisqu’en France, Morningstar ne note de manière positive que 4 fonds, deux actifs et deux passifs, dans la catégorie des actions françaises de grande capitalisation.
Lyxor ETF CAC 40 (DR) D-EUR A/I