Les Etats-Unis restent le pays où les investisseurs sont les mieux traités. La France, tout comme d’autres pays européens, a encore d’importants progrès à réaliser pour se distinguer en termes de traitement des investisseurs.
Selon la dernière édition de l’enquête mondiale de Morningstar sur l’expérience des investisseurs (« Morningstar Global Fund Investor Experience Study »), la France affiche un retard non négligeable sur les pays les plus en avance (Etats-Unis, Australie, Corée, Suède, Royaume-Uni, Thailande, Afrique du Sud), en particulier en ce qui concerne les pratiques de commercialisation des fonds et les frais.
Nous l’avons vu pour certaines classes d’actifs bien particulières, comme les fonds actions françaises. Les investisseurs paient beaucoup trop cher pour des fonds qui ont le plus grand mal à faire mieux que le marché.
De manière générale, selon notre analyse, les sociétés de gestion appliquent souvent une structure de frais de gestion asymétrique, qui rémunère très bien le gérant en cas de surperformance, mais n’ajuste pas à la baisse les frais en cas de sous-performance.
La transparence sur les frais peut en outre être largement améliorée et être plus facilement compréhensible par les investisseurs, ce qui est parfois loin d’être le cas aujourd’hui.
Mais ce n’est pas le seul écueil auxquels sont confrontés les investisseurs en France.
La pratique des rétrocommissions, des frais d’entrée et autres commissions de mouvement a la vie dure. Ces structures devraient disparaître ou évoluer pour être plus en phase avec la règle d’or de placer l’intérêt du client avant celui du fournisseur de service (conseiller financier, société de gestion, banque ou compagnie d’assurance).
La popularité des contrats d’assurance-vie en euros, qui tend à évoluer au profit des unités de compte, a longtemps limité l’accès à un choix bien diversifié de supports d’investissement. Ces pratiques évoluent doucement mais un trop grand nombre d’investisseurs sont captifs de plates-formes de distribution qui privilégient les produits maison et n’offre pas d’accès à la diversité des produits financiers disponibles à la vente en France.
Au final, si la notion de « fiduciaire » est bien un principe mis en avant par le régulateur, dans la pratique, de nombreux intervenants ont encore beaucoup de progrès à faire pour réellement placer les intérêts de leurs clients par devant leurs propres intérêts.
Expérience des investisseurs : la France en retard
Source : Morningstar
Un résumé de l’analyse de la situation en France est disponible ici.