Échouant à former une nouvelle coalition à l'issue des élections législatives de septembre, la Chancellerie allemande Angela Merkel fait face à sa plus grave crise politique en 12 ans de gouvernement.
Cet échec du dialogue entre la CDU, le parti conservateur de Merkel, son allié bavarois la CSU, les Libéraux, qui ont claqué la porte des discussions (« il est préférable de ne pas gouverner que de mal gouverner », a déclaré leur président Christian Lindner à la presse), et les écologistes, marque un coup de frein à la carrière politique de la patronne du gouvernement allemand, et pousse la première économie européenne dans une instabilité politique à laquelle on n'était pas habitué.
L'Allemagne se dirige probablement vers de nouvelles élections à la suite de cet échec. Toutefois, même si cela semble l'option la plus réaliste, d’autres peuvent être envisagées. Par exemple, Merkel pourrait en théorie se tourner vers les sociaux-démocrates du SPD et tenter de les convaincre d'accepter de poursuivre le gouvernement de « grande coalition » qu'ils dirigent ensemble depuis 2013.
Dans ce contexte, les marchés ont su garder leur sang-froid, l’indice Morningstar Europe NR ayant accusé une perte de seulement 0,44% au cours des 30 derniers jours au 21 novembre 2017, ce qui porte la performance depuis le début de l’année à 10,2%.
L’évolution de l’indice Morningstar Europe NR depuis le début de l’année
Données en euros au 21 novembre 2017
Source : Morningstar Direct
« Cette vague d’incertitude politique en Allemagne n'est pas considérée par le marché comme un vrai événement à court terme. C'est plutôt une histoire à plus long terme sur la question de savoir si l'Union Européenne pourra continuer le processus d’intégration et à améliorer ses institutions si le leadership allemand est compromis », estime David Lafferty, stratégiste en chef pour Natixis Global Asset Management, dans une récente analyse.
En effet, le marché boursier allemand n’a pas été intimidé : l’indice Morningstar Germany NR a gagné de 1,3% dans la dernière semaine, ce qui porte la performance depuis le début de l’année à 15,4%.
« Dans un contexte de forte reprise économique (les chiffres de croissance du PIB allemand du troisième trimestre ont surpris à la hausse : 0,8% contre 0,6% attendu), nous ne considérons pas l'impasse politique comme un risque majeur pour les perspectives économiques », affirment les analystes d’Amundi dans une note publiée le 20 novembre.
« La coopération européenne ne sera pas non plus affectée. Bien sûr, des élections allemandes répétées (surtout si elles se déroulent à un moment proche des élections italiennes) ajouteraient au bruit politique et la perception du risque par les marchés, bien que cela ne suffirait pas à miner notre vision positive de la zone euro pour 2018- 2019. En plus, même si la volatilité des marchés boursiers européens pourrait augmenter au cours des prochains mois en raison de la réduction progressive des mesures de relance monétaire à l'échelle mondiale, l'impasse politique actuelle jouera un rôle modeste en tant que catalyseur du risque pour l'Europe », ont-ils ajouté.
Fonds Actions Europe : « Top 10 »
Selon les données de Morningstar, les fonds de placement de la catégorie Actions Europe Large Cap disponibles à la vente en France ont perdu en moyenne 0,8% au cours des 30 jours passés (données en euros au 21 novembre 2017). Sur 397 fonds dans cette catégorie, 193 ont surperformé la moyenne et 26 ont été en mesure d’afficher une performance supérieure à +1%.
Dans le « Top 3 » du classement, on trouve le fonds Metzler European Concentrated Growth B, lancé en 2012 et dont 40% du portefeuille est exposé au moyennes et petites valeurs. En deuxième position, on trouve le fonds MFS® Meridian Funds - European Value Fund A1 EUR, qui gère 5,3 milliards d’euros et qui investit principalement dans un portefeuille de titres qui sont considérés sous-valorisés par rapport au potentiel de croissance de leurs bénéfices, suivant une approche « bottom-up ». Enfin, sur la troisième marche du podium figure le UBS (Lux) Equity SICAV - European Opportunity Unconstrained (EUR) P-acc, un fonds qui combine des positions longues (des achats d'actions au sens traditionnel du terme) et courtes (ventes à découvert) qui obtient une note des analyste « Bronze » et gère aujourd’hui près de 1,5 milliard d’euros.