En moyenne, les investisseurs continuent de payer des frais de gestion croissants pour les fonds alternatifs liquides (« Liquide Alts »).
En 2016, les frais de gestion moyens atteignaient 1,34% (ETF et fonds ouverts), soit un niveau sensiblement plus élevé que les 0,72% facturés par les fonds diversifiés, les 0,50% payés en moyenne pour les fonds actions et 0,48% pour les fonds obligataires.
En outre, il s’agit de la seule catégorie de fonds dont les frais ont augmenté, allant à l’encontre de la tendance observée dans l’industrie, en raison tant de la percée de la gestion passive que des mouvements de capitaux entre parts de fonds ouverts meilleur marché.
Les investisseurs s’intéressent aux fonds alternatifs liquides pour des raisons de diversification de leur portefeuille, en particulier leur faible corrélation aux autres classes d’actifs (actions et obligations).
Ces stratégies sont de surcroît plus difficiles à répliquer par les fonds passifs, ce qui explique que contrairement aux actions ou aux obligations, d’importants mouvements de flux ne sont allés de la gestion active vers la gestion passive.
Comme la génération d’alpha et une faible corrélation sont des caractéristiques que peu de gérants peuvent offrir, les fonds alternatifs liquides en ont profité pour appliquer une sorte de « prime de rareté ».
Toutefois, tous les fonds alternatifs liquides sont en mesure de fournir de telles caractéristiques aux investisseurs, avec des profils de rendement et de risque différents.
Parmi les raisons de la relative cherté de ces fonds, il y a des facteurs opérationnels et les investisseurs doivent évaluer ces coûts au regard des objectifs de rendement et des performances des fonds. Certains types de frais sont plus élevés pour les fonds de type long/short ou « managed futures », ces derniers pouvant justifier des frais plus élevés par le fait qu’ils détiennent une grande variété de classes d’actifs sous-jacentes, lesquelles peuvent être cotées sur différentes places boursières.
Concernant les fonds Long/Short, l’argument semble moins pertinent. Il est possible que les frais reflètent le potentiel de rendement de ce type de stratégie, qui est supérieur aux stratégies de type « market neutral ». « Shorter » (vendre à découvert) une valeur peut coûter relativement cher.
Les fonds doivent payer les dividendes des titres vendus à découvert lorsque ceux-ci sont versés, ainsi que des coûts d’emprunt qui peuvent être élevés si le titre est difficile à trouver. Pour certains fonds, le coût des positions « short » peut atteindre 50 à 100 points de base.
Ces coûts n’apparaissent pas dans les frais courants d’un fonds car ils sont variables et sont déjà pris en compte dans la performance d’un fonds.
D’autres facteurs peuvent influencer sur le coût d’un fonds long/short : sa capacité, le process ou la complexité de la stratégie et du portefeuille, classe d’actifs.
Toutefois, le potentiel de rendement élevé de ce type de stratégie ne justifie pas à lui seul des frais élevés, car le rendement dépend également du bêta du marché et pas toujours du seul « talent » du gérant.
L’alpha de certaines stratégies a même été décevant en moyenne, en particulier dans l’univers long/short.
Dans l’ensemble, des frais élevés et des coûts additionnels rendent les fonds alternatifs liquides peu attrayants en tant qu’idées de placement. Certains peuvent néanmoins avoir des mérites qu’il peut valoir la peine de considérer.
Mais les investisseurs doivent toujours se demander ce que ce type de fonds peut leur apporter en termes de diversification du risque et/ou de génération de rendement, tout en analysant attentivement la capacité de ces fonds d’atteindre leurs objectifs à un coût qui doit malgré tout demeurer raisonnable.