La Banque centrale européenne a maintenu lors de sa dernière réunion ses taux directeurs au plus bas et a confirmé la réduction de son programme d’achats d’actifs à partir de janvier 2018, comme annoncé en octobre. Le principal taux de refinancement a été maintenu à zéro. Les banques commerciales continueront de payer auprès de la BCE un intérêt de 0,4% pour les liquidités qu’elles souhaitent déposer auprès de l’institution monétaire.
Les estimations de croissance ont été revues à la hausse sur la base de données indiquant une production plus solide au troisième trimestre : pour 2018, la BCE a relevé sa prévision de croissance de 1,8% à 2,3%.
« Dans la mesure où la réunion de jeudi n’a pas produit de changements majeurs, les marchés de taux et de change accepteront probablement la déclaration de la BCE et les propos de son président, Mario Draghi sans réaction. L’attention portée sur l’année prochaine devient d’autant plus importante : si la fin de la politique d’assouplissement quantitatif et des taux d’intérêt négatifs doit se concrétiser, l’inflation devra augmenter davantage et se maintenir à un niveau plus élevé qu’actuellement », a estimé Tim Graf, directeur de la stratégie macro de State Street Global Markets EMEA, dans une note.
Cela dit, les prévisions d’inflation, si elles ont été revues à la hausse pour 2018, ne montrent toujours pas de reprise significative : le niveau d'inflation attendu pour 2020 est de 1,7 %, en-deçà de l’objectif cible de la BCE d’une inflation « core » (hors prix de l’énergie et de l’alimentation) de 2%.
« Le marché des obligations européennes d’Etat avait repris dans la semaine précédant la réunion, et la courbe des taux s’était également aplatie. La courbe des taux sera plus difficile à gérer en 2018, et le profil de risque et de rendement des obligations d’Etat deviendra problématique si la normalisation monétaire survient plus rapidement que nous l’anticipons actuellement. L’évolution de l’inflation sera déterminante, mais globalement, l’inflation des salaires sera lente à se manifester dans la zone euro », a estimé de son côté Antoine Lesné, directeur de la stratégie SPDR ETF.
Dans ce contexte, l’indice Morningstar Eurozone Bond TR a gagné 0,74% au cours des 30 derniers jours, ce qui porte la performance depuis le début de l’année à 1,53% (au 13 décembre 2017).
L’évolution de l’indice Morningstar Eurozone Bond TR sur un an
Données en euro au 13 décembre 2017
Source : Morningstar Direct
« Alors que les valorisations dans certaines poches de marché peuvent sembler plutôt tendues, nous continuons à suivre des niches de valeur intéressantes. Nous voyons actuellement de bonnes opportunités parmi les obligations financières subordonnées et dans le domaine des obligations d'entreprises hybrides. En choisissant les bons émetteurs, nous pensons que ces actifs peuvent offrir une opportunité de performance intéressante contre une légère augmentation du risque de crédit », a affirmé Wolfgang Bauer, gérant du M&G Absolute Return Bond Fund, dans une note.
« Pour l'avenir, nous pensons qu’il y a de bonnes raisons de rester optimistes : la BCE devrait continuer à faire preuve de prudence en essayant de normaliser la politique monétaire, un contexte caractérisé par une accélération de l'activité économique et une inflation modérée devrait continuer à apporter un soutien solide aux obligations d'entreprises européennes », a-t-il conclu.
Obligations Euro : le « Top 10 » du dernier mois
Les fonds de placement de la catégorie Obligations EUR disponibles à la vente en France ont marqué une performance légèrement positive de 0,19% en moyenne au cours du dernier mois (données en euros au 13 décembre). Sur 755 fonds au sein de cette catégorie, 321 ont battu leur moyenne de catégorie et 13 ont affiché une performance supérieure à 1%.
En tête du classement, nous trouvons le fonds Vanguard 20+ Year Euro Treasury Index Fund, un produit passif qui vise à répliquer la performance de l’indice Barclays Capital Euro Aggregate Treasury 20+ Year (notation AA- et supérieure), un benchmark mesurant l’évolution des émissions d’Etat libellés en euros de maturité très longue. Vient ensuite le fonds de Pimco GIS Euro Long Average Duration Fund Institutional Acc EUR,lancé en 2006 et qui gère 307 millions d’euros. Enfin, pour clore le podium, le fonds H2O Multibonds I, lancé en 2010 et géré selon un processus de gestion obligataire flexible cherchant à tirer parti des évolutions des marchés de taux internationaux et de changes, avec un biais structurellement investi sur les pays développés. Actuellement, le portefeuille est fortement exposé aux obligations d'État de l'Europe périphérique.