L’attention croissante portée aux frais de gestion, les contre-performances des gérants actifs, les changements réglementaires et l’émergence de nouveaux acteurs (type robo-conseillers) ont largement contribué au succès de la gestion passive, en particulier à travers les ETF.
L’an dernier, les actifs sous gestion ont atteint 670 milliards d’euros, en croissance de près de 25%. En l’espace de quatre ans, les actifs sous gestion ont plus que doublé (graphique).
La collecte sur l’ensemble de 2017 atteint près de 100 milliards d’euros, dont 60,71 milliards pour les ETF actions et près de 27 milliards pour les ETF obligataires.
Etonnamment, les ETF matières premières arrivent en troisième position avec 7,6 milliards de collecte sur l’année, ce qui peut s’expliquer par la remontée des cours des matières premières (pétrole en tête) et des anticipations d’inflation.
Les catégories Morningstar qui ont le plus collecté sont principalement les actions des pays développés, suivies par les marchés émergents (tableau), le crédit américain, les métaux précieux et la dette émergente.
Les ETF répliquant la performance de l’indice S&P 500 dominent sans surprise après plusieurs années de surperformance des actions américaines et les records successifs atteint par l’indice phare du marché américain. La deuxième catégorie la plus populaire concerne un indice mondial, exposé à hauteur de 60% aux actions américaines, renforçant l’attrait de la classe d’actifs auprès des investisseurs, malgré une valorisation tendue.
On notera aussi l’intérêt des investisseurs pour les services financiers européens, une classe d’actifs appréciée par les équipes de gestion de Morningstar en raison de sa valorisation raisonnable et du potentiel de rebond des profits dans la perspective d’une remontée des taux et d’une repentification de la courbe.
Du côté des catégories qui ont décollecté, on trouver les actions allemandes, australiennes ou suisses, le haut rendement européen ainsi que les ETF obligataires diversifiés.
Les actions allemandes subissent leur deuxième année consécutive de décollecte. Le succès de l’économie allemande ne fait donc pas vraiment recette auprès des investisseurs. Les ETF répliquant l’indice DAX étant largement distribués dans le monde, il semble, d’après leurs fournisseurs, que les mouvements vers et hors des indices boursiers allemands soit le fait d’investisseurs asiatiques.
En termes de fournisseurs d’ETF, iShares (filiale de BlackRock) domine toujours l’industrie en Europe, mais sa part de marché en termes de collecte est sensiblement inférieure à celle qu’elle détient au niveau des actifs sous gestion.
Les parts de marché perdues par iShares ont été reprises par d’autres acteurs tels que Lyxor, Amundi, UBS, Xtrackers, State Street ou Vanguard si l’on considère les chiffres de croissance organique sur l’année écoulée.