L'intérêt des investisseurs pour les obligations privée ou crédit a cru de façon significative à partir de 2008. Ceci a conduit à une diminution des rendements obligataires qui a touché toutes les échéances et les types de crédit à travers la compression de la prime (ou « spread ») par rapport aux obligations d'État.
Evolution du spread de crédit de l’indice Markit iBoxx Euro Liquid Corporates
Les obligations émises par les sociétés financières ont généralement des spreads de crédit plus élevés, suivies par les obligations des entreprises non financières (industrie et services) et par celles du secteur des services collectifs.
Le fort intérêt pour le crédit a alimenté une hausse des émissions sur le marché, stimulée par la détérioration du canal du crédit bancaire traditionnel dans la zone euro après la crise de 2008, par la recherche de sources de financement à bas coût, et par la politique monétaire très accommodante.
Lors de sa dernière réunion, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de maintenir les taux à des niveaux historiquement bas. « Le conseil des gouverneurs s‘attend à ce que les taux d‘intérêt restent à leurs niveaux actuels, ou à des niveaux plus bas pendant une période de temps prolongée et bien au-delà de la fin de notre programme de rachat d‘actifs », a déclaré lors d’une conférence de presse à Bruxelles le président de la BCE, Mario Draghi.
La BCE a en outre confirmé que les achats de titres d'État et d'obligations de sociétés non financières se poursuivront jusqu’en septembre 2018, même si pour des montants réduits. Les achats d’actifs par la BCE, et notamment son programme CSPP, ont constitué une aubaine pour les émetteurs de dette privée, mais pourrait être une source de volatilité pour la classe d’actifs le jour où la BCE entamera la réduction de son bilan (elle ne jouera plus le rôle d’acheteur naturel et massif de titres de dette).
À moyen-long terme, les investisseurs doivent en effet tenir compte de la probable normalisation de la politique monétaire, qui pourrait éroder la valeur des placements à revenu fixe, en particulier ceux qui ont des échéances plus longues. Cela dit, si ce scénario s’accompagne d’une croissance économique plus forte, cela devrait soutenir les fondamentaux des entreprises qui sont un soutien pour la classe d’actifs.
L’offre européenne
Pour les investisseurs du Vieux continent, 35 fonds passifs négociés en Bourse offrent une exposition aux obligations d’entreprise émises en euro. Voici les dix premiers en termes de taille.
Comme le montre le tableau, parmi les différentes options disponibles aux investisseurs européens, il y a actuellement six ETF couverts par la recherche des analystes de Morningstar.
Parmi ceux-ci, se distingue par ses actifs sous gestion le fonds iShares Core € Corp Bond UCITS ETF EUR (Dist) (EUR), qui utilise la réplication physique optimisée pour suivre l'indice Bloomberg Barclays EUR Corporate Bond. L’ETF acquiert un ensemble de titres choisis de manière à créer un portefeuille suffisamment similaire à celui de l'indice de référence, mais avec un nombre inférieur de sous-jacents afin d’optimiser les coûts de transaction. L'indice est donc divisé en sections, dont chacune représente les principaux facteurs de risque, tels que la maturité, le pays et l'industrie. L'émetteur choisit alors les obligations incluses dans l'indice plus approprié au profil de risque de chaque section. iShares peut effectuer des prêts de titres (jusqu'à 100% du portefeuille). En ce sens, BlackRock, sa maison-mère, agit en tant que gestionnaire de placements. Les opérations de prêt sont couvertes par une garantie, représentée par un panier conforme aux règles UCITS, dont la valeur (calculée sur une base quotidienne) est supérieure à celle des titres prêtés. Les revenus provenant des prêts de titres sont répartis sur une base 62,5/37,5 entre l’ETF et BlackRock. Le fonds a prêté en moyenne 10,3% de ses titres entre septembre 2016 et septembre 2017, générant 0,03% de rendement. Les frais annuels sont de 0,20%, légèrement au-dessus de la moyenne de la catégorie. L’ETF est noté « Silver ».
Les deux autres fonds bien notés par les analystes de Morningstar (« Bronze » dans les deux cas) sont l’iShares € Covered Bond UCITS ETF EUR , qui utilise la réplication physique optimisée pour suivre l'indice Markit iBoxx EUR Covered Bond Index et qui affiche des frais courants de 20 points base (dans la fourchette haute de la moyenne des produits passifs de la catégorie), et l’iShares € Corp Bond Large Cap UCITS ETF EUR, qui utilise aussi la réplication physique optimisée pour suivre l'indice Markit iBoxx EUR Liquid Corporates Large Cap et qui affiche les mêmes frais courants.