Le coût du capital est la rémunération attendue par les apporteurs de capitaux d’une entreprise, principalement actionnaires (apporteurs de fonds propres) et créanciers (dettes bancaires et obligataires).
Ce coût se calcule de différentes manières, mais la plus répandue est le « WACC » ou coût moyen pondéré du capital, qui tient compte du coût des fonds propres et du coût de la dette après impôts et pondère ces deux éléments en fonction de la capitalisation boursière et de valeur de marché (ou la valeur comptable) de la dette.
Décomposons le coût du capital
Le coût des fonds propres ou « Cost of Equity » représente la rémunération supplémentaire que les actionnaires attendent de leur titre par rapport à l’actif sans risque. Ce rendement dépend de la prime de risque des actions en général et du bêta du titre (sa sensibilité par rapport à l’ensemble du marché).
Le coût de la dette est généralement fonction des caractéristiques propres à son endettement (pourcentage de taux fixe/variable, exposition aux devises, maturité de la dette, notation éventuelle, secteur d’activité…). Il est calculé après impôts.
Au final, le coût du capital reflète le risque associé à une entreprise. Plus il est élevé, plus cela signifie que le placement dans l’entreprise considérée est risqué. En théorie, un placement risqué doit mieux rémunérer son détenteur, mais c’est la théorie. La pratique montre que ce n’est jamais une garantie.
Pourquoi est-il important ?
Tout simplement parce que c’est avec le coût moyen pondéré du capital que l’on valorise une entreprise cotée ou non, en actualisant ses flux de trésorerie disponible (« discounted cash flows » ou DCF). Ce type de modèle est utilisé par les analystes financiers (dont ceux de Morningstar) et les investisseurs pour estimer la valeur intrinsèque d’une entreprise.
Plus le coût du capital est élevé, plus la valeur intrinsèque d’une entreprise diminue.
D’autres facteurs, en particulier la croissance de l’activité sur longue période, ainsi que la rentabilité et les dépenses d’investissement de l’entreprise au-delà de l’horizon de prévisions, ont également un impact sur la valeur future de l’entreprise.
ESG, l’étape ultime ?
Face aux débats de société sur le rôle de l’entreprise, se pose aujourd’hui la question de la prise en compte des externalités positives et négatives des entreprises sur leur environnement et des relations avec les différentes parties prenantes (salariés, gouvernements, environnement…).
Ce débat affecte la manière de considérer et d’évaluer le coût du capital d’une entreprise. Le problème est qu’aujourd’hui encore, le poids de l’investissement socialement responsable n’est pas suffisant dans le monde de la gestion d’actifs et pas assez généralisé pour que l’ensemble des acteurs soient prêts à intégrer les facteurs ESG dans l’estimation du coût du capital.
Mais à n’en pas douter, c’est le sens de l’histoire.