Le dividende est souvent un argument mis en avant pour acheter un titre. Mais acheter une action au seul motif que le rendement du dividende est élevé peut conduire à des déconvenues. En effet, certaines entreprises offrent facialement un rendement du dividende élevé parce que leur cours de Bourse est déprimé, reflet de fondamentaux qui se sont détériorés.
La question est alors de savoir si l’entreprise en question sera en mesure de redresser sa rentabilité, d’améliorer sa génération de trésorerie de manière pérenne, afin d’assurer un dividende « durable ».
En matière de sélection de titres, il est toujours important de faire attention au prix payé. Comme l’explique Seth Klarman, un très grand gérant value, le prix payé représente au moins la moitié du rendement total à attendre d’un titre.
Un moyen qui permet de s’assurer de la stabilité et de la soutenabilité des profits d’une entreprise, donc de sa capacité à verser un dividende, est de regarder si elle dispose d’un rempart concurrentiel solide et stable dans le temps.
Nous avons donc regardé au niveau mondial et en Europe, à partir de la recherche actions de Morningstar, quelles entreprises sont actuellement faiblement valorisées (elle se traite à un prix inférieur à l’estimation de juste valeur de Morningstar), disposent d’un avantage concurrentiel moyen ou large (et de surcroît positif ou stable dans le temps) et offrent un rendement du dividende supérieur à 3%.
La liste complète des titres est disponible dans le tableau joint.
Sans réelle surprise, trois secteurs dominent cette liste : les services collectifs, les télécommunications et la santé. Les deux premiers sont réputés distribuer des flux réguliers de dividendes à leurs actionnaires, mais ces deux secteurs ont été délaissés par les investisseurs faute de pouvoir bénéficier jusqu’à peu encore de la reprise économique européenne.
Cela pourrait changer si la conjoncture continue de s’améliorer, la plupart des groupes cités ayant fait d’importants efforts à la fois sur le front des coûts, de leur allocation du capital pour trouver de nouveaux relais de croissance.
On notera toutefois la présence de valeurs dans d’autres secteurs tels que l’industrie (Siemens, Meggitt, LafargeHolcim), la consommation défensive (Anheuser-Busch Inbev, Unilever) ou la consommation cyclique (WPP).
Trois entreprises ont de surcroît un comportement exemplaire en matière de gouvernance et d’alignement de leurs intérêts sur ceux des investisseurs (cas d’ABI, Handelsbanken et Lloyds Banking Group).
Avec le récent repli des marchés actions en Europe, les investisseurs disposent aujourd’hui de nombreux leviers pour trouver du rendement.