Le pic de volatilité observé aux Etats-Unis en février 2018 (graphique) est historique. Depuis 1994, c’est en effet la première fois que le VIX a enregistré sa plus forte hausse quotidienne (20 points le 5 février 2018, portant l’indice VIX à 37,32 points).
Le record du VIX remonte néanmoins toujours à 2008, au plus fort de la crise financière globale (GFC) déclenchée par la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers (80,86 points le 20 novembre 2008).
Source : CBOE
Depuis, tout semble être revenu à la « normale ». Les investisseurs ne manquent pourtant pas de craintes de dérapages de l’économie mondiale, autour du début de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, ou d’accélération de l’inflation qui obligerait la Fed à accélérer son mouvement de remontée des taux.
Le graphique suivant illustre l'évolution des sujets de crainte des investisseurs depuis 2011. Ils donnent plus une idée du consensus sur ce qui pourrait aller mal qu'un outil d'anticipation ou de création de scénarios de marché.
Source: Bank of America Merrill Lynch (Fund Manager Survey, juillet 2018)
Mais cela n’est pas vraiment intégré par le marché. L’indice VIX est revenu sur des niveaux très bas, à 11,27 le 6 août 2018, niveau dont il s’est ponctuellement écarté lorsque des événements géopolitiques (Italie, tensions Chine-Etats-Unis, débat sur l’Iran…) reviennent temporairement sur le devant de la scène.
Les indices actions affichent une relativement bonne tenue, l’indice S&P 500 gagnant près de 11% depuis le début de l’année (pour un investisseur en euros).
La volatilité pourrait logiquement rebondir si l’un des risques actuellement identifiés par les investisseurs venait à se matérialiser. C’est d’ailleurs ce qui semble intégré par les options d’achat au sein de l’indicateur de volatilité.
Dans une note datée du 6 août 2018, les stratégistes de Goldman Sachs observent que « le prix des options d’achat (calls) sur le VIX intègre une probabilité plus élevée que d’habitude d’un rebond significatif de la volatilité. »
Comment tirer parti de cette situation ? L’une des stratégies peut consister à prendre position sur l’écart entre les indicateurs de volatilité américain (VIX) et européen (VSTOXX) (en étant court du premier et long du second, en particulier si certains sujets d’inquiétude, comme les décisions du gouvernement italien, laissait entrevoir de nouvelles tensions en Europe sur le plan politique.
Il faut toutefois garder à l’esprit qu’une stratégie sur le VIX demeure très risquée et doit toujours être analysée à l’aune d’une analyse complète de son portefeuille.
Pour les investisseurs de long terme et contrariant, une remontée des indicateurs de volatilité est souvent synonyme d’opportunités pour saisir de bonnes affaires. Mais encore faut-il s’y être bien préparé.