L’état peu encourageant des discussions entre britanniques et européens sur les modalités du « Brexit » font envisager le pire : pas d’accord et un scénario noir, souvent qualifié de « Hard Brexit », avec d’importantes difficultés d’opérer pour les entreprises de nombreux secteurs d’activité (de l’automobile à la pharmacie en passant par les services financiers).
Quelles seraient les conséquences pour les marchés financiers ? Les stratégistes de Deutsche Bank estiment que la « juste valeur » des actions européennes serait alors revue en baisse de 5%. Un mini « crash » lié au Brexit représenterait un manque de croissance pour la zone euro de 60 points de base, de 1,7% à 1,1%.
Les anticipations en matière de prises de commandes, notamment la composante Nouvelles commandes de l’indicateur avancé PMI, considérée par les stratégistes de la banque comme un moteur clef de la performance de la classe d’actifs, pourraient rester en territoire négatif pendant plusieurs mois.
Outre la détérioration des anticipations économiques, l’euro s’apprécierait face à la livre sterling et le stress des marchés serait mécaniquement accru par l’incertitude politique induite par un tel événement.
L’indice Stoxx Europe 600 chuterait vers 350 points vers la fin du premier trimestre 2019, contre un cours actuel de 382 points environ, soit un repli d’environ 8%.
Le Brexit ne serait toutefois pas une mauvaise nouvelle pour les détenteurs d’actions britanniques, estime les stratégistes de la banque allemande.
Ils anticipent même une surperformance de 4% des actions britanniques par rapport aux actions européennes.
« Le Royaume-Uni est un marché défensif qui tend à surperformer quand le momentum de l’indicateur PMI est négatif. (…) En outre, comme 65% des revenus proviennent des marchés étrangers, le Royaume-Uni tend à surperformer si la livre sterling se déprécie. En cas de Brexit, la devise britannique devrait chuter de 7% selon nos stratégistes changes », explique la banque dans une note en date du 27 septembre 2018.
Au sein du marché britannique, les valeurs domestiques devraient sous-performer d’environ 20% les valeurs exportatrices.