Nous pensons que l’émergence des véhicules autonomes représente l’un des changements les plus profonds du siècle.
Il aura des implications pour l’industrie automobile, mais pour de nombreux autres secteurs d’activité, car non seulement l’intérieur et la conception des véhicules changera, mais la manière dont les personnes se déplaceront et utiliseront leur temps libre évoluera profondément.
Au cours des 10 prochaines années, nous pensons que l’industrie atteindra le niveau 4 des véhicules autonomes – des véhicules opérés sans volant ni pédales au sein d’une zone géolocalisée, en particulier dans les centres-villes les plus denses.
Ces véhicules feront partie de flottes gérées par des compagnies comme Uber ou Lyft, ainsi que par des opérations de partage de véhicules gérées par des constructeurs automobiles.
Nous ne pensons pas que les constructeurs inciteront les consommateurs à acquérir des véhicules autonomes de sitôt, en raison des risques de litige, et nous ne voyons pas les consommateurs adopter cette technologie à une grande échelle en raison d’une dépréciation accélérée.
Les véhicules autonomes ne représentent pas un « trend » qui disparaîtra en cas de récession. C’est en outre un domaine où, pour une fois, tant les constructeurs que le gouvernement souhaitent voir émerger la technologie.
Les régulateurs y voient un enjeu de sécurité routière (réduction du nombre d’accidents graves). Les constructeurs voient un moyen de monétiser des services tels que le partage de course, de livraison et de commerce électronique.
En outre, si l’industrie automobile ne change pas, nous pensons que la Silicon Valley va s’emparer du sujet et prendre sa part du gâteau. Aussi, les constructeurs automobiles doivent-ils s’adapter ou mourir.
Les ventes automobiles, en se basant sur une hypothèse de 17 millions de véhicules à environ 34.000 dollars l’unité, représentent un chiffre d’affaires de 600 milliards de dollars.
Toutefois, si l’on fait l’hypothèse que d’ici 2030, les passagers américains parcourront 5.100 milliards de kilomètres, et qu’ils paieront 25 cents du kilomètre, la mobilité représenterait une opportunité de 1.300 milliards de dollars.
Ce chiffre ne tient compte d’aucune détention en propre des véhicules, donc il est possible que ce montant soit trop important. Toutefois, il permet de comprendre pourquoi les véhicules autonomes attirent autant d’intérêts.
En ce qui concerne notre suivi du secteur automobile, le sort de la volonté d’être propriétaire de son véhicule est un facteur clef pour l’avenir de l’industrie, car selon le scénario étudié, l’impact sur les volumes de ventes pourrait être très significatif.
Nous n’anticipons pas une disparition de la détention d’un véhicule, en particulier hors des centres urbains, mais cette situation pourrait évoluer dans un sens défavorable au cours de la prochaine décennie et au-delà, poussant les constructeurs automobiles à développer une offre de services à partir de véhicules autonomes.
A partir de 2030 et au-delà, les véhicules autonomes étant plus largement adoptés par les consommateurs, le véhicule autonome pourrait prendre une variété de formes, avec à l’extrême une interdiction de toute conduite humaine à un niveau 5 (autonomie totale permanente).
Pour l’heure, nous pensons que nous ne sommes qu’au tout début d’une tendance de très long terme.
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