« Avoir peur quand tout le monde est avide, être avide quand tout le monde a peur. » Cette remarque de Warren Buffett pourrait bien trouver tout son sel après la récente correction boursière. La chute a touché de nombreux secteurs d’activité (y compris une valeur de technologie) et fait émerger nombre de valeurs de qualité sous-évaluées, selon les données de Morningstar.
Un titre de qualité est typiquement celui d’une entreprise qui dispose d’un rempart concurrentiel moyen (« Narrow ») ou étendu (« Wide »), le rempart devant en outre avoir une perspective stable ou positive (pas de dégradation en vue). La notion de « Moat », empruntée à Warren Buffett, renvoie à l’idée qu’une entreprise, grâce à un positionnement concurrentiel solide, sera en mesure de créer de la valeur de manière durable pour ses actionnaires. La croissance de ses profits devrait logiquement se traduire par une appréciation de sa valeur en Bourse.
A la date du 9 novembre, notre base de données faisait émerger 63 titres ayant ces caractéristiques, un niveau particulièrement élevé, y compris au regard des précédents épisodes de correction boursière (en avril 2016, nous ne trouvions que 13 titres dans notre base). Ces titres affichent une décote moyenne de 23%, certaines valeurs étant particulièrement délaissées, en particulier dans l’industrie – cas de Kion ou GEA Group, qui sont des histoires en retournement et se traitent avec des décotes de respectivement 44% et 41%.
Le secteur de la santé, qui a pourtant fait preuve de relative résistance dans la baisse, est également bien représenté. Bayer y est la valeur la plus décotée, affectée par les risques juridiques suite au rachat de l’américain Monsanto.
Le secteur bancaire est lui aussi bien représenté. Il pâtit du désintérêt total des investisseurs, alors que les banques sont supposées profiter de la remontée des taux d’intérêt sur le long terme (lire notre analyse ici).
Quelques titres font leur apparition pour la première fois dans notre screening. C’est le cas d’Atos, un groupe français de services informatiques, qui se traite avec une décote de 14% par rapport à notre estimation de juste valeur. La raison en est un avertissement sur ventes, le groupe ayant réduit sa prévision de croissance organique pour l’exercice en cours et le suivant et ayant souligné que sa marge opérationnelle serait dans le bas de fourchette des prévisions.
Le groupe immobilier Unibail-Rodamco-Westfield (URW) fait également son apparition, avec une décote de 10%. Après son rapprochement avec l’australien Westfield, URW est l’un des plus gros opérateurs de centres commerciaux dans le monde, avec un portefeuille estimé à 61 milliards d’euros. Le groupe doit faire face à deux types de défis : à court terme, la remontée des taux (généralement adverse aux sociétés immobilières) et à plus long terme, l’évolution des modes de consommation avec le développement du commerce en ligne qui soulève la question de l’attractivité des centres commerciaux.
Titres de qualité sous-évalués en Europe
Source : Morningstar (données au 9 novembre 2018)
Une liste téléchargeable des valeurs trouvées est disponible en cliquant sur ce lien.
Notre méthodologie
Source : Morningstar
© Morningstar, 2018 - L'information contenue dans ce document est à vocation pédagogique et fournie à titre d'information UNIQUEMENT. Il n'a pas vocation et ne devrait pas être considéré comme une invitation ou un encouragement à acheter ou vendre les titres cités. Tout commentaire relève de l'opinion de son auteur et ne devrait pas être considéré comme une recommandation personnalisée. L'information de ce document ne devrait pas être l'unique source conduisant à prendre une décision d'investissement. Veillez à contacter un conseiller financier ou un professionnel de la finance avant de prendre toute décision d'investissement.