Les investisseurs particuliers, qu’ils fassent appel à un conseiller ou non, semblent plus confiants dans leur avenir financier, mais sont également victime de biais psychologiques qui pourraient leur coûter cher dans les mois à venir.
Les résultats d’une enquête conduite par Legg Mason au niveau global et local, auprès d’investisseurs particuliers au sujet de leur allocation et de leurs décisions d’investissement, montre une plus grande confiance, en particulier chez les « Millennials » (18-36 ans).
Ces derniers se montrent plus enclins à recourir à un conseiller financier et sont plus sensibles que leurs aînés aux questions d’environnement et d’investissement responsable.
Toutefois, s’ils se montrent plus confiants dans leur capacité à investir, et sont relativement optimistes sur l’avenir, leur allocation aux actions est étonnamment plus faible que celle des Baby-boomers (20% contre 31%).
Autre constat surprenant, la part des actions dans les allocations a progressé de 19% à 24% cette année, selon l’enquête de Legg Mason. Cette décision intervient après une bonne année 2017 pour les marchés. Or fin 2017, la question centrale que beaucoup se posaient, y compris chez Morningstar, était de savoir si l’environnement macro-économique ne risquait pas d’être moins porteur et si le niveau de valorisation des actifs risqués n’était pas devenu trop élevé.
L’histoire récente a montré qu’il fallait effectivement être prudent. Or, l’enquête de Legg Mason révèle que cette prudence n’a pas vraiment été l’apanage des Millennials mais des générations qui les ont précédés (notamment les 50-71 ans).
Le risque est que cette génération, qui affirme vouloir prendre plus de risque, ne le fasse au mauvais moment. Selon l’enquête, les Millennials sont toutefois très conscients de l’instabilité économique actuelle, mais ils indiquent une plus grande volonté de prendre plus de risque au moment où l’environnement économique est très incertain.
La bonne nouvelle, c’est que cette génération semble plus consciente de l’importance d’investir sur le long terme. Une considération qui, espérons-le, la poussera cette génération à faire davantage attention aux frais versés aux sociétés de gestion, à demander aux promoteurs de contrats d’assurance-vie d’offrir une vraie diversité en termes de supports d’investissement qui réponde aux besoins des investisseurs et pas des compagnies d’assurance, et à éviter de « faire tourner » les portefeuilles, tendance qui non seulement ruine la performance mais coûte cher aux investisseurs.
Source : Legg Mason
Le cas de la France
Dans un pays où la culture financière est relativement déficiente et peu soutenue par les pouvoirs publics, les investisseurs font preuve d’une confiance supérieure à la moyenne des autres pays.
Sans surprise, cette confiance conduit les investisseurs à privilégier les actifs risqués dans leur allocation. Mais là encore, cela arrive sans doute à un moment peu opportun, les valorisations de nombreuses classes d’actifs étant encore assez tendues.
Selon l’enquête de Legg Mason, 58% des investisseurs français souhaitent augmenter leurs investissements de long terme, et 35% entendent privilégier des solutions plus risquées.
La gestion active est toujours une solution envisagée (36%), au côté du passif (31%). L’investissement responsable est également une préoccupation importante, puisque 46% des investisseurs français sondés envisagent d’investir de manière plus importante dans ce type de stratégies. Mais ils soulignent également un manque d’information et désirent apprendre davantage sur l’ESG.
L’immobilier demeure le placement préféré des Français (41%), devant les actions internationales (27%), les actions domestiques (27%), l’alternatif (23%), les métaux précieux (23%) et les crypto-monnaies (21%).
En moyenne, l’objectif de rentabilité des Français est de 6,7%, mais leur portefeuille ne produirait en réalité que 5,6% (+1 point de pourcentage sur un an).