Depuis le début de l’année, les actions chinoises ont bondi de 15% sur fond de possible résolution du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine.
Si un accord définitif n’a pas été annoncé, les marchés l’ont déjà bien anticipé, ce qui permet à la Bourse chinoise (ici l’indice CSI 300) de regagner une partie du terrain perdu en 2018 (graphique).
Source : Morningstar Direct
Des défis de court terme
Si les actions chinoises sont facialement bon marché, les perspectives de croissance des profits en 2019 sont modestes : de l’ordre de 5% pour les actions de catégorie A en 2019 (contre 19% en 2017 et 8,5% estimés en 2018).
La dynamique des profits montre un pic d’activité en 2017 et un phénomène de ralentisssement depuis lors, qui s’explique notamment par les tensions commerciales avec les Etats-Unis, mais également avec la volonté des autorités chinoises de contrôler tant bien que mal le cycle du crédit.
Le principal moteur de la Bourse pourrait donc bien être le sentiment des investisseurs – résumé par l’évolution du multiple de valorisation du marché (P/E, P/B).
Source: UBS
De fait, tout au long de l’année passée, les indicateurs économiques chinois ont soufflé le chaud et le froid sur les marchés, avant que ne viennent se greffer les interrogations liées aux tensions commerciales.
Source: JPMorgan
Des défis sur le long terme
Si l’on regarde sa performance sur longue période, on observe une déconnexion entre la performance de l’économie chinoise, plutôt robuste au cours des 10 dernières années, et celle du marché actions.
Les raisons sont de plusieurs ordres : poids de la réglementation et de l’interventionnisme étatique, à travers les entreprises d’Etat qui sont souvent des poids lourds de la cote, contrôle des capitaux. « Ceci est le reflet d’une Bourse qui est relativement jeune et immature », notent les experts de JPMorgan dans une étude datée du 31 janvier.
De fait, la Bourse chinoise ne représente que 47% du PIB domestique, contre 135% aux Etats-Unis, 109 au Royaume-Uni ou 106% au Japon.
Les épargnants sont également peu exposés aux actions, l’immobilier représentant en moyenne 70% des actifs détenus par les ménages chinois, et les actifs financiers 12% (1,3% serait dédié aux actions).
D’importantes réformes structurelles doivent donc être conduites, qu’il s’agisse des introductions en Bourse, de l’accès aux investisseurs étrangers (ces derniers ne représentent que 3% des actions A) ou de la gouvernance des entreprises.
Sans même parler de défis encore plus importants tels que l’endettement élevé de la Chine ou son vieillissement démographique qui pèsera sur le potentiel de croissance du pays.
Elles devraient permettre sur le long terme de réduire ce hiatus concernant les actions chinoises : l’économie de l’Empire du Milieu représente 15% de l’économie mondiale et est devenue un moteur de la croissance mondiale, mais la Bourse chinoise ne pèse que 3,5% des indices boursiers mondiaux (MSCI World).
Idées de fonds
Les investisseurs qui souhaitent s’exposer aux actions chinoises peuvent regarder quelques idées de fonds notés positivement par la recherche Morningstar.
Sur les 46 fonds agréés à la vente en France au sein des catégories Actions Chine et Actions Chine-A, nous avons retenu 3 fonds notés positivement.
Ces fonds affichent des performances régulières et de qualité sur des horizons de temps assez longs. Ils devraient donc bien aider les investisseurs à naviguer des environnements de marché parfois compliqué.
Leur seul défaut est le niveau des frais de gestion qui est très élevé.
Il faut enfin rappeler que l'utilisation de fonds dédiés à un marché en particulier ne devraient pas être utilisés de manière stratégique mais se positionner plus en marge d'une allocation globale.
Source: Morningstar Direct