En matière d’investissement dans des fonds, les investisseurs sont confrontés à un choix pléthorique.
Par exemple, sur le seul univers des actions européennes de grande capitalisation (part la plus ancienne, non institutionnelle, agréés à la vente en France), Morningstar recense 1.021 fonds ouverts et ETFs !
Les frais de gestion courants (KIID ongoing charge) sont en moyenne de 1,53%, ce qui est déjà relativement bien payé, sachant qu’historiquement, les gérants actifs ont toujours eu tendance à facturer chèrement leurs services sans toujours être en mesure d’offrir une réelle valeur ajoutée (surperformance par rapport à un indice de référence).
Outre les frais et les indicateurs de performance (rendement total et ratio d’information), nous avons considéré la note quantitative attribuée par Morningstar.
La grande majorité des fonds les plus chers ont une note négative ou neutre. Ces frais élevés peuvent parfois s'expliquer par la structure de distribution des fonds, mais pas tout le temps.
Rares sont les fonds « chers » (frais supérieurs à la moyenne) avec une note positive (« Bronze », « Silver », « Gold »), c’est-à-dire ceux qui nous semblent en mesure de créer de la valeur pour les investisseurs et donc mériter d’être rémunérés.
La logique de la rémunération pour le service rendu a ses limites : l’industrie de la gestion d’actifs est une industrie de coûts fixes, qui augmentent certes sous l’effet d’une réglementation toujours plus contraignante, mais pas à un rythme aussi rapide que les levées d’actifs.
Si un gérant est talentueux, il attirera des actifs et méritera d’être rémunéré convenablement, i.e. pourra facturer des frais légèrement supérieurs à la moyenne de son univers de concurrence.
Mais plus son fonds grossit, plus la rentabilité de sa société de gestion augmente.
Il est donc logique qu’à partir d’un certain niveau d’encours, les gains réalisés par le gérant, aussi talentueux soit-il, soient « restitués » en quelque sorte aux investisseurs sous la forme de frais de gestion en baisse.
La recherche de Morningstar montre que les frais de gestion sont un indicateur prédictif de la performance à venir d’un gérant.
Ce dernier aurait donc un double intérêt à se montrer raisonnable, voire à être plus proactif dans la gestion de ses frais.
Dans la pratique, il est rarissime de voir des gérants prendre les devants et réduire leurs frais de gestion.
Pourtant, la réalité est bien là : plus un fonds est cher, moins il a de chance de surperformer sur le long terme et ne rend pas ainsi service aux investisseurs.
Dans le tableau qui suit, nous avons retenu les fonds pour lesquels nous disposions d’indicateurs de performance sur 10 ans, et dont les frais de gestion courants dépassent 3%.
Le tableau joint (en PDF) comprend l’ensemble des fonds dont les frais sont supérieurs à 2%.