La Bourse applaudit le deal Capgemini-Altran

L’endettement et une possible surenchère d’un géant américain ou indien sont relevés par certains courtiers.

Jocelyn Jovène 25.06.2019
Facebook Twitter LinkedIn

Les investisseurs font bon accueil à l’annonce lundi soir du projet de rachat d’Altran Technologies pour 3,6 milliards de dollars par Capgemini.

L’action Capgemini gagne plus de 5% en début de séance, mardi 26 juin, tandis qu’Altran bondit de plus de 21% au niveau du prix de rachat proposé (14 euros par action).

Le prix proposé valorise Altran 1,7 fois son chiffre d’affaires et 14,2 fois le résultat d’exploitation, ce qui « représente une prime par rapport au secteur des services informatiques qui se traite sur des multiples respectifs de 1x et 10,3x, reflet des perspectives de croissance et de profitabilité supérieurs d’Altran par rapport à ses comparables », note Goldman Sachs dans une étude publiée mardi 25 juin.

Ces multiples relativement élevés reflètent également le niveau significatif de synergies attendues et le caractère immédiatement relutif de l’opération pour Capgemini.

« Nous estimons que la transaction est positive pour les actionnaires de Capgemini », note Exane BNP Paribas. « Si nous apprécions le leadership d’Altran dans la R&D externalisée, sa stratégie et son positionnement industriel, nous étions inquiets quant à l’exécution. Ceci devrait être réglé après son intégration dans un groupe disposant d’un solide historique dans l’offshore et aux Etats-Unis », ajoute le courtier.

Cette transaction se traduit par une augmentation significative de l’endettement de l’ensemble, à un stade avancé du cycle économique, observe avec prudence Michael Briest chez UBS. L’analyse observe que le multiple de valorisation du rachat d’Altran correspond à celui payé lorsque ce dernier s’est emparé de l’américain Aricent l’an dernier.

« Si le prix offert ne nous semble pas complètement refléter la valeur d’Altran en incluant une prime de contrôle, cette offre constitue une porte de sortie honorable pour les actionnaires d’Altran dubitatifs sur le potentiel d’Aricent », note Gilbert Dupont.

Pour les analystes de Société Générale, il ne faut pas totalement écarter le risque d’une contre-offre. « Les métiers d’Altran représentent un intérêt manifeste pour les sociétés de services informatiques traditionnelles, que l’on peut observer à travers certaines tendances de l’industrie (DXC/Luxoft, Accenture Industry X.0). »

Les candidats potentiels à une surenchère ne sont toutefois pas légion. SG mentionne Accenture et les grands groupes de services informatiques indiens comme pouvant éventuellement proposer une offre supérieure et contribuer à désendetter rapidement Altran.

 

© Morningstar, 2019 - L'information contenue dans ce document est à vocation pédagogique et fournie à titre d'information UNIQUEMENT. Il n'a pas vocation et ne devrait pas être considéré comme une invitation ou un encouragement à acheter ou vendre les titres cités. Tout commentaire relève de l'opinion de son auteur et ne devrait pas être considéré comme une recommandation personnalisée. L'information de ce document ne devrait pas être l'unique source conduisant à prendre une décision d'investissement. Veillez à contacter un conseiller financier ou un professionnel de la finance avant de prendre toute décision d'investissement.

Facebook Twitter LinkedIn

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est le rédacteur en chef de Morningstar France.