Les mouvements migratoires revêtent de nombreux aspects, mais le changement climatique est de plus en plus considéré comme une cause des migrations au sein des pays ou entre pays.
A l’échelle mondiale, on estime à 1 milliard le nombre de migrants, mais les trois quarts migrent à l’intérieur des Etats (migration interne). Lorsqu’elle est externe, les migrants se déplacent vers des Etats proches, pour des raisons culturelles, religieuses ou familiales (cas de l’Amérique centrale).
Selon des travaux de recherche des Nations Unies sur le sujet, repris dans une étude de JPMorgan du 12 septembre dernier, la problématique migratoire va beaucoup peser sur le sort de nombreux pays, en particulier émergents.
« Les économies émergentes vont porter le plus lourd fardeau du changement climatique pour trois raisons : tout d’abord, elles souffrent déjà des températures extrêmes (…) ; ensuite, leur plus grande dépendance vis-à-vis de l’agriculture par rapport aux pays développés les rend encore plus vulnérables ; enfin, les pays émergents à bas revenu disposent de moins de ressources financières pour s’équiper en technologies pour s’adapter ou se protéger du changement climatique », note JPMorgan.
En 2018, près de 30 millions de personnes ont été déplacées, dont 10,8 millions en raison de situations de conflit et 16,1 millions à cause de la météo (9,3 millions en raison des tempêtes et 5,4 millions à cause des innondations).
Il n’existe pas d’estimation fiable du nombre de migrants provoqués par le changement climatique.
Les conséquences économiques, sociales et politiques des mouvements migratoires induites par le changement climatique sont une menace pour le développement économique des pays émergents les plus exposés, en premier lieu à cause de la perte de capital humain engendré (« fuite des cerveaux »).
L’autre conséquence du changement climatique est l’accélération de l’urbanisation. Le taux d’urbanisation à l’échelle mondiale, aujourd’hui de 55%, pourrait atteindre 68% d’ici 2050.
Mal maîtrisée, l’urbanisation peut conduire à une augmentation des risques : sécurité sanitaire, inégalités économiques, problèmes de pauvreté et de logement, accès limité à l’éducation, sans parler des enjeux environnementaux eux-mêmes.
Ces enjeux représentent un défi pour les politiques publiques. Ces dernières peuvent y répondre de deux manières : l’adaptation ou l’atténuation.
Dans un contexte de vieillissement des populations, principalement dans les pays développés et en Chine, la question migratoire interroge directement la capacité d’anticipation des responsables politiques – et constitue aussi un enjeu démocratique.