Le projet de rapprochement entre Fiat Chrysler Automobiles et le groupe PSA est sur les rails. Dans un communiqué de presse conjoint, les deux constructeurs automobiles « envisagent d’unir leurs forces pour construire un leader mondial et entrer dans la nouvelle ère de la mobilité durable ».
Le groupe, contrôlé à parité par les actionnaires respectifs de Fiat Chrysler (Exor, holding de la famille Agnelli) et de Groupe PSA (famille Peugeot, BPI France et le chinois DongFeng), avec un siège aux Pays-Bas, deviendrait le quatrième fabricant mondial de voitures avec 8,7 millions de véhicules.
Il réaliserait un chiffre d’affaires pro forma de 170 milliards d’euros et dégagerait un résultat d’exploitation d’environ 11 milliards d’euros, en excluant les contributions de Magneti Marelli et de Faurecia.
L’opération permettrait de générer 3,7 milliards d’euros de synergies (sans fermeture d’usines), dont 80% seraient réalisés d’ici 4 ans, pour un coût estimé à 2,8 milliards d’euros.
Pilotée par Carlos Tavares, actuel président du directoire de PSA, en tant que directeur général du nouvel ensemble (pour 5 ans), et sous la présidence de John Elkann (actuel président de FCA), le groupe aura un conseil d’administration composé de cinq membres nommés par FCA et 5 nommés par PSA. Carlos Tavares serait également administrateur.
Les actionnaires principaux (Exor, Bpifrance Participations, DFG et la famille Peugeot) sont engagés à conserver leurs actions pendant 7 ans. La famillie Peugeot pourra acquérir 2,5% des actions détenues par Bpifrance et DFG).
Les actionnaires de FCA recevront un dividende exceptionnel de 5,5 milliards d’ueors, ainsi que la participation dans le fabricant de machines-outils Comau. PSA pour sa part procèdera à la distribution des 46% d’actions restants dans Faurecia.
« Cela permettrait aux actionnaires des deux groupes de partager à parts égales les synergies et avantages qui découleraient d’une fusion », indique le communiqué de presse. Cela permettrait aussi de compenser l’évolution des règlements de la nouvelle entité, lequel prévoit la fin d’un programme de vote de fidélité.
Cette annonce intervient quelque mois après l’échec des discussions entre FCA et Renault, et à un moment où le marché automobile mondial entre dans une phase de décélération, en particulier en Chine.
A cela s’ajoute la question du respect de normes environnementales de plus en plus contraignantes, pour deux groupes plutôt en retard en matière de véhicules électriques et autonomes – des sujets majeurs qui nécessiteront une rationalisation rapide des plates-formes et des choix technologiques importants, ainsi que de lourds investissements (non chiffrés à ce stade).
Dans une industrie cyclique, peu rentable et fortement intensive en capital, la recherche d'économies d'échelle se fait par l'augmentation de la taille. Malgré le rachat d'Opel/Vauxhall, PSA demeure un acteur trop régional et trop petit au niveau mondial avec tout juste 4 millions de véhicules vendus.
FCA est pour sa part confronté à son retard pour moderniser sa flotte et surtout trop dépendant des SUV de Chrysler et du marché nord-américain. L'italien est depuis des mois à la recherche d'un partenaire pour répondre aux défis provoqués par les nouveaux usages de mobilité.
Par bien des aspects, ce projet de rapprochement est, comme dans le cas de Renault, un projet avant tout défensif dans une industrie en pleine mutation.
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