Scission de l’américain General Instrument, Microchip Technology a été fondé en 1989. La société est un des principaux fournisseurs de micro-contrôleurs (MCU), composants qui font office de « cerveau » pour un grand nombre d’applications, de l’automobile, au contrôle à distance, à la robotique, le contrôle de moteurs, les systèmes de sécurité.
Cette famille de composants électroniques a des caractéristiques intéressantes. Elle ne nécessite pas la maîtrise des derniers procédés de fabrication comme les microprocesseurs (CPU) ou les processeurs graphiques (GPU).
Ces composants sont davantage choisis pour leur performance que pour leur prix, et ils ne représentent souvent qu’une fraction du coût total des produits dans lesquels ils sont incorporés.
Ils s’adressent enfin à une très grande variété d’applications, ce qui permet à Microchip d’avoir affaire à des marchés très diversifiés. La concurrence la plus intense se situe davantage dans les microcontrôleurs les plus avancés (16 et 32 bits), domaine où l’entreprise a néamoins gagné des parts de marché ces dernières années.
Nous pensons que la demande pour les composants de Microchip devrait demeurer solide, un nombre croissant de produits devenant de plus en plus « intelligents », grâce au recours à ses produits.
Au cours de l’exercice fiscal 2019 (clos fin mars), son chiffre d’affaires a atteint 5,35 milliards de dollars -+34,4%), bénéficiant du rachat pour 8,35 milliards de dollars de l’américain Microsemi.
Au terme du deuxième trimestre, le groupe a publié des chiffres un peu décevants et a fait part de perspectives prudentes, en raison d’un gonflement des stocks de composants.
Tous les fabricants de composants similaires n’ont pas fait part de perspectives identiques. Texas Instruments a été le plus pessimiste, mais d’autres acteurs n’ont pas été aussi pessimistes pour le marché des semi-conducteurs pour les trimestres à venir.
L’augmentation du contenu en composants dans un nombre croissant d’applications (automobile, industrie, Internet des objets) représente une opportunité de développement significative pour l’entreprise.
La réduction des stocks dans les circuits de distribution, et un rebond plus ferme de la demande pourraient se traduire par une amélioration sensible des perspectives de l’industrie.
Sur fond d’incertitude économiques, liées notamment à la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, Microchip a fait attention à ses dépenses et a réduit ses investissements à court terme.
Ces mesures ont été prises à chaque phase de retournement du cycle du marché des semi-conducteurs, et justifient notre note d’exemplarité attribuée à la direction du groupe.
Microchip dispose d’un rempart concurrentiel étendu (« Wide Moat »), qui repose à la fois sur ses actifs intangibles (savoir-faire dans l’univers des MCUs) ainsi que des coûts de substitution qui font qu’il est difficile pour un client de changer de fournisseur de composants.
L’historique de perfromance remarquable de Microchip, sa percée dans le monde des composants analogiques ont entretenu une croissance soutenue et une rentabilité élevée.
Notre estimation de juste valeur a été revue de 112 à 108 dollars par action pour refléter une croissance moins soutenue des ventes à court terme.
Pour l’exercice fiscal 2019, nous tablons sur un chiffre d’affaires de 5,35 milliards de dollars, en croissance de 34%. A l’horizon 2020, les ventes de l’entreprise devraient progresser de 2% par an (contre une précédente prévision de 4% de croissance).
La rentabilité de la firme est élevée. Microchip vise une marge d’exploitation de 40,5% sur une base organique, après 38% au cours de l’exercice fiscal 2019 (fin mars). Nous estimons la marge à 36% pour 2020 et 2021, suivie d’une progression à partir de l’année suivante.
Ce que les « Bulls » disent :
Microchip s’adresse à des milliers de clients et ne dépend donc pas d’un ou de quelques gros clients ou segments de marché.
Le focus stratégique sur le marché des microcontrôleurs lui offre un avantage sur des acteurs plus gros.
Microchip présente un excellent historique de performance et de résultats, supérieurs aux attentes et aideé par de récentes acquisitions (Atmel, Micrel).
Ce que les « Bears » disent :
Microchip est exposé à la concurrence des composants analogiques de la part d’entreprises plus grosses, comme STMicroelectronics ou Texas Instruments.
Microchip dispose de parts de marché leader sur les composants 8 bits, mais est en retard sur les segments 16 et 32 bits.
Microchip a fait un très bon travail d’intégration de ses récentes acquisitions, mais le bilan s’est retrouvé alourdi par les dettes.
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