EDF : bientôt moins risqué

La mise en place d'un corridor pour les prix de l'électricité améliorerait sensiblement le profil financier de l'électricien.

Tancrede Fulop 23.01.2020
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Nous maintenons notre estimation de juste valeur de 13,7 euros par action EDF, sans rempart concurrentiel (« No Moat »), après l’annonce par le gouvernement français d’une consultation pour réformer le mécanisme ARENH de fixation des prix de l’électricité.

Cette nouvelle a entraîné un bond de l’action EDF.

Le scénario le plus probable est celui de la création d’un corridor de prix auquel EDF pourrait vendre la totalité de sa production d’électricité d’origine nucléaire. Cela constituerait une bonne nouvelle car ce mécanisme améliorerait la visibilité sur la génération de trésorerie de l’électricien et pourrait préparer une scission future des activités.

Cette réforme reflète l’importance stratégique d’EDF au moment où l’on observe en Europe une réduction des capacités primaires de génération d’électricité, en particulier en Allemagne.

Le gouvernement cherche un moyen de permettre à EDF de couvrir ses coûts de production et assurer une rémunération « juste » de ses actifs, tout en protégeant les consommateurs d’une progression trop rapide des prix de l’énergie.

Le mécanisme actuel fixe le prix de l’électricité à 42 euros par mégawatt/heure, inchangé depuis 2011, ce qui crée une opportunité d’arbitrage pour les concurrents d’EDF. L’électricien a demandé une réforme de ce mécanisme et milite en faveur d’un corridor.

Celle-ci est en outre un préalable nécessaire pour rendre acceptable une scission d’EDF par la Commission européenne.

Ce projet (« Hercule ») prévoirait la séparation d’un EDF « bleu », comprenant de la génération d’électricité d’origine nucléaire et hydraulique ainsi qu’une part de 50% de RTE, et d’un EDF « vert », autour de la distribution d’électricité, de la fourniture d’électricité, des énergies renouvelables et des services liés à l’énergie.

La première composante serait détenue par l’Etat français à 100% et la deuxième entité pourrait faire l’objet d’une cotation.

Les actionnaires recevraient probablement des actions de l’EDF « vert » et du cash en échange de leurs actions existantes.

L’Etat français (donc la collectivité nationale) se retrouverait potentiellement avec les actifs les plus à risque, en raison notamment du démantèlement du parc nucléaire. Les actionnaires minoritaires se retrouveraient eux avec les activités liées aux énergies renouvelables et à la distribution, dont les flux de trésorerie sont les plus visibles et en croissance.

 

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A propos de l'auteur

Tancrede Fulop  est analyste actions chez Morningstar.