Worldline annonce lundi 3 février avoir conclu le rachat amical d’Ingenico pour créer le quatrième acteur mondial des services de paiements, et lancer la consolidation d’une industrie peu concentré au niveau pan-européen.
Dans un communiqué de presse, le spécialistes des services de paiements et de transaction propose 11 actions Worldline et 160,5 euros contre 7 actions Ingenico, pour mettre la main sur le spécialiste des terminaux de paiement et de solutions sécurisées sur les différents canaux de vente.
La transaction proposée valorise Ingenico à 7,8 milliards d’euros et représente une prime de 17%. A l’issue de l’opération, les actionnaires de Worldline détiendront 65% du nouvel ensemble et ceux d’Ingenico 35%.
Sur la base du consensus, le prix payé pour Ingenico fait ressortir un multiple de chiffre d’affaires 2020 de 2x et un multiple d’EBITDA 2020 de 10,7x, contre des multiples de transaction en moyenne de respectivement 4,5x et 14,9x selon les données compilées par Goldman Sachs.
Gilles Grapinet, actuel PDG de Worldline, devriendra directeur général de la société et Bernard Bourigeaud, ancien d’Atos (maison-mère de Worldline) et actuel président non-exécutif d’Ingenico, sera président non-exécutif.
L’ensemble combiné représentera un chiffre d’affaires de 5,3 milliards d’euros et un résultat brut d’exploitation de 1,2 milliard.
L’opéation devrait générer environ 250 millions d’euros de synergies d’ici 2024.
Worldline se pose en consolidateur de l’industrie. L’ancienne filiale d’Atos, mise en Bourse par le groupe de services informatiques en 2014, a racheté Six Payments Services pour 2,3 milliards d’euros en 2018.
L’an dernier, Fidelity National Information Services (FIS) avait également acquis Worldpay pour 35 milliards de dollars, tandis que Fiserv s’était rapproché de First Data Corp dans une transaction de 22 milliards de dollars.
Ce mouvement de consolidation est provoqué par la recherche de synergies technologiques et de coûts, par l'évolution réglementaire (directive PSD2), par l’émergence d’une approche omni-canaux de la distribution et par le changement des habitudes de paiement des utilisateurs (NFC, e-wallet), en particulier parmi les générations les plus jeunes, moins adeptes des paiements liquides que leurs aînés.
Le marché mondial des paiements électroniques devrait croître de 7% par an jusqu’en 2030 pour atteindre 90.000 milliards de dollars, portant la pénétration de ce type de transaction de 20% en 2017 à 35% en 2030.
A l’échelle pan-européenne, l’industrie des paiements électroniques est peu concentrée, puisque le plus gros acteur du marché n’en contrôlerait que 15%. A l’échelle mondiale, FIS Worldpay ne représenterait que 4% des transactions traitées.
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