S’il est difficile de prendre les bonnes décisions en phase de baisse, il est tout aussi délicat de savoir s’il faut prendre part à un rebond soudain du marché.
Rappelons que les mécaniques à l’œuvre sont le fruit de millions d’intervenants ayant des horizons d’investissement et des motivations très différentes.
Rappelons également que l’épidémie n’a pas atteint son pic partout dans le monde et que ses effets sur l’économie mondiale et les résultats des entreprises sont en grande partie encore inconnus.
La réaction des marchés actuellement n’est apparemment motivée que par un élément : l’espoir d’une intervention des banques centrales. Comme lors de chaque phase de correction boursière brutale, les investisseurs attendent le « remède » miracle qui permettra de revenir vers les actifs risqués.
La mécanique à l’œuvre est également bien décrite par Masanari Takada, stratégiste quantitatif chez Nomura, dans une note publiée ce mardi. Pour cet analyste, la question centrale est de savoir si l’indice S&P 500 sera en mesure de retracer la moitié de son repli aujourd’hui ou demain. « Dans le passé, lorsque l’indice n’est pas parvenu à opérer un retracement dans les 5-6 jours après une correction, il a été affecté par une deuxième vague de volatilité. »
Dans ce contexte, toute annonce coordonnée des banques centrales pourrait amplifier le mouvement de rebond et conduire un certain nombre d’opérateurs (CTA) à accompagner le mouvement.
Mais tout cela dépendra du « newsflow » (flux de nouvelles) qui alimente l’activité de courtage sur les marchés.
Est-ce que tout cela est important pour un investisseur de long terme ? Pas vraiment. Comme nous l’avons expliqué hier, le travail d’un investisseur sur le long terme est de connaître la valeur des actifs qu’il souhaite détenir et d’attendre patiemment que le marché offre une marge de sûreté (entendez décote) suffisante pour les acquérir à bon prix.
La volatilité des marchés n’est qu’une source d’opportunité. Le vrai risque est celui d’une perte durable en capital.
Savoir si les banques centrales interviendront ou pas ne fait que participer aux mouvements de court terme du marché, et ne fait que partie du bruit qui agite avant tous les spéculateurs.
Les investisseurs, comme le disait si justement Benjamin Graham, sont ceux qui « après analyse approfondie, promettent une bonne garantie sur le principal ainsi q’une rentabilité adéquate. » (« Les opérations ne satisfaisant pas à ces critères sont considérées comme spéculatives » ajoute-t-il).
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