Nos pensées vont à l’ensemble des personnels soignants de par le monde qui se battent contre le coronavirus, ainsi qu’aux familles des personnes malades ou endeuillées par le Covid-19.
Nous l’avons déjà souligné, mais cette maladie passera. Les efforts de recherche à travers le monde, avec le soutien des pouvoirs publics, les prises d’initiatives locales et mondiales pour trouver un traitement permettront de surmonter cette crise.
Mais le monde est bien en crise, sanitaire, économique et par conséquent financière.
Nous avons déjà souligné combien l’environnement actuel sur les marchés nous faisait penser à la crise financière de 2008.
Mais 2008 était la résultante d’un excès d’endettement. Son point de départ était le système financier. La récession fut la conséquence de la crise financière, les banques ayant soudainement retiré leur financement à l’économie réelle, forçant les gouvernements à intervenir pour les renflouer et se substituer à elles directement ou indirectement pour maintenir la distribution de crédit.
Avec le coronavirus, c’est l’économie réelle qui produit le krach sur les marchés financiers. Les mesures de confinement et de distanciation sociale font chuter les ventes et créent une crise de liquidité pour de nombreuses entreprises. Les gouvernements doivent cette fois apporter leur soutien aux activités réelles, quitte à faire des choix entre celles qui ont réellement besoin d’aides (les TPE-PME) ainsi que leurs salariés (financement des mécanismes de chômage partiel…) et celles qui ne sont pas « stratégiques ». Ils pourraient même financer les ménages directement.
Dans ce contexte, certains courtiers/stratégistes ont coupé drastiquement leurs prévisions d’évolution des profits (baisse de 33% attendue aux Etats-Unis pour le S&P 500 selon Goldman Sachs – à 110 dollars contre un consensus à 168 dollars – avant un rebond estimé à 55% en 2021).
Une fois encore, les Etats sont appelés à la rescousse et des plans de soutien (plus que de relance d’ailleurs), plus ou moins bien coordonnés, sont engagés.
Au-delà des mouvements quotidiens de la Bourse, qui vont durer un certain au regard de l’incertitude quant à l’impact réel du coronavirus sur l’activité économique (on l’attend fort néanmoins), cette crise devrait amener les investisseurs à prendre le temps de la réflexion et se demander comment les modèles économiques vont évoluer et quels secteurs d’activité vont sortir renforcés.
Les enjeux environnementaux sont bien évidement un autre élément à prendre en considération pour le long terme. C’est l’occasion ou jamais de le faire.
Face à un problème complexe par nature et une connaissance limitée quant à ses implications, il est important de ne pas oublier que le système économique et humain sera en mesure de s’adapter. Une vague de destruction créatrice est en train d’émerger.
On pourrait même rêver à une évolution des mentalités et des comportements, qui se traduira par de nouveaux modes d’organisations (le télétravail n’étant sans doute qu’un aspect).
En termes de secteurs d’activité, les gagnants de cette crise sont à ce stade les services de livraison à domicile, la distribution (online), l’industrie des médias, des jeux vidéo et de l’éducation en ligne, ainsi que les services de télécommunication, de vidéo conférences, ainsi que les services autour du « Cloud ».
Il faudra vraisemblablement un temps d’adaptation, mais les entreprises qui feront preuve de réactivité, d’innovation, qui investiront dans les bons outils et sauront motiver leurs équipes devraient ressortir renforcées de la crise.
Pour les investisseurs, le travail d’enquête ne fait que commencer.