Comment gérer son stress en période de volatilité des marchés

À l’heure où l’épidémie de COVID-19 ébranle les marchés, quelques concepts de l’économie comportementale vous permettront d’aider vos clients à gérer leurs peurs.

25.03.2020
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Chaque jour, les informations sur la volatilité des marchés due à la COVID-19 peuvent accroître votre angoisse financière et celle de vos clients.

Bombardés de titres comme « Les prix du pétrole ont subi leur plus forte chute depuis la guerre du Golfe », ou encore « Les ETF sur le S&P accusent la troisième plus forte baisse de leur histoire à l’ouverture », il est tout à fait normal que les investisseurs appréhendent la suite. Et compte tenu de la manière dont l’esprit humain évalue les probabilités et prévoit l’avenir, il n’est pas surprenant qu’ils soient tentés d’abandonner les fonds.

Il peut être plus facile de surmonter des périodes comme celles-ci lorsque l’on connaît les motifs spécifiques de l’angoisse financière des investisseurs. Au lieu de vous demander si un client fait le bon choix, il serait plus utile de comprendre pourquoi il souhaite faire ce choix en particulier.

L'impact de la volatilité des marchés sur le comportement des investisseurs

Deux grands phénomènes comportementaux peuvent expliquer la réaction des investisseurs face à la volatilité des marchés.

Notre cerveau utilise comme guide des faits récents et marquants. Nous sommes tous programmés pour penser que les événements qui nous viennent d’emblée à l’esprit sont des indicateurs de l'avenir.

Ainsi, les recherches d’Amos Tversky et de Daniel Kahneman ont montré que nous réagissons bien davantage en fonction des événements les plus récents et frappants (comme une chute des marchés d'actions) qu’en fonction de ceux qui se sont produits il y a longtemps.

Plus fondamentalement, c’est de cette manière que nous fonctionnons dans notre vie quotidienne. Si l’on voit une voiture arriver droit sur soi, on ne va pas se dire « la performance passée ne préjuge pas des résultats futurs, donc la voiture va faire un écart, donc je ne risque rien ».

Non : on se réfère au passé le plus proche et le plus marquant pour déterminer ce qui va se produire ensuite. Dans le domaine de l’investissement, on parle souvent à ce sujet de « biais de récence ». Notre premier réflexe n’est pas de penser à la manière dont les marchés se sont remis du crash de 1987 ou de l’éclatement de la bulle internet, mais de nous concentrer sur les pertes accumulées durant les dernières semaines.

Nous regardons comment les autres réagissent. Il s'agit encore d'un biais cognitif, qui tend à nous faire suivre les autres lorsque nous sommes indécis (il a été étudié, par exemple, dans l’article de Jessica Nolan « Normative Social Influence is Underdetected ». Il est difficile d'aller contre les normes sociales et nous craignons d’être rejetés si nous le faisons.

Dans la vie quotidienne, lorsque nous ne disposons pas nous-mêmes de bonnes informations, il peut être assez raisonnable de faire comme les autres. En matière d'investissement, cependant, ces biais peuvent nous induire en erreur.

Partir du principe que la volatilité à court terme du marché va conduire à une perte permanente de capital sur le long terme n’est guère utile.

En réalité, c’est souvent le contraire qui se produit. Dans le domaine de l’investissement, si le « troupeau » se conduit sur la base de ce principe, de meilleures opportunités peuvent s’offrir à ceux qui empruntent un autre chemin.

Le biais de récence et le comportement grégaire sont encouragés par les événements qui font la une de l'actualité et par le catastrophisme des réseaux sociaux qui accompagne la volatilité des marchés, qui donnent une impression de réalité et d’immédiateté supérieure à un plan d’investissement à long terme soigneusement établi plusieurs années auparavant.

Face à un client pris par l’angoisse financière, il est possible, en tant que conseiller, d'expliquer de façon calme et rationnelle que l’instabilité du marché est probablement exagérée. Toutefois, si le voisin de ce client hurle que nous filons tout droit vers une nouvelle récession, plus rien d'autre n’est audible.

Comment gérer son angoisse (et celle de ses clients)

L'angoisse que nous inspire la volatilité des marchés tient souvent à l’intensité de celle-ci. Plus la baisse est saisissante, plus elle semble réelle.

Il faut donc lui opposer un autre événement tout aussi frappant. Lorsque le SRAS ou l’épidémie liée au Zika ont fait chuter les marchés, par exemple, le comportement grégaire de certains investisseurs les a empêchés d’empocher d’importantes plus-values par la suite.

Il ne s'agit pas d’effrayer les gens mais de donner une représentation claire et marquante des conséquences d’une telle attitude.

On peut ensuite citer un exemple clair, réel et positif d’investisseurs s’étant tenus à leur plan de long terme durant l’une de ces crises, et qui s’en sont très bien sortis. Tout recours à l’abstraction est inutile. La clef est d'aider les clients à se représenter l’investisseur ayant adopté la bonne approche face à la volatilité des marchés.

 

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