Le cours du contrat futures pour le mois de mai sur le baril de pétrole brut WTI (CLK20) a clôturé le 20 avril à -37,6 dollars, pour la première fois de son histoire, au terme d’une chute vertigineuse de 55,9 dollars en une séance.
Cette chute est symptomatique de l’effondrement de la demande de pétrole. Des prix négatifs signifient que les producteurs de pétrole sont prêts à payer les acheteurs pour les débarrasser de leur production d’hydrocarbures.
L’événement n’est pas nouveau. D’après Goldman Sachs, il s’est déjà produit localement au Texas et au Canada, mais jamais sur un marché mondial comme le WTI, référence .
Cette chute en territoire négatif montre également les limites des marchés à terme et des obligations contractuelles de ces contrats lorsqu’ils approchent de leur date d’expiration (le contrat de mai expire ce mardi 21 avril).
Pour Dave Meats de Morningstar, « cela fait des contrats futures des mois à venir très risqués car personne ne semble être prêt à prendre livraison physique s’il n’y a personne pour le stocker. »
Il observe toutefois que le prix des contrats expirant en juin et décembre ont beaucoup moins baissé (-20% et -3% respectivement) et que les problèmes de stockage du pétrole sont surtout concentrés aux Etats-Unis (le Brent a lui chuté de 9% hier à 26 dollars le baril).
Les perspectives à court terme sont toutefois sombres. La demande devrait continuer de chuter et pourrait atteindre un point bas au cours du deuxième trimestre, tandis que le niveau des stocks demeure élevé.
A moyen terme (2021), l’horizon pourrait s’éclaircir en particulier si la croissance mondiale parvient à repartir sur une base plus solide. « Une fois qu’un vaccin sera développé, nous ne voyons pas pourquoi la demande de pétrole ne devrait pas revenir à la normale », souligne Dave Meats.
Une perspective que tracent également les analystes de Goldman Sachs. « Avec des capacités de stockage disponible limitées, la production va devoir baisser de manière significative pour ramener le marché à l’équilibre, ce qui créera les conditions d’une reprise lorsque la demande se reprendra. Cette inflexion est une affaire de semaines, pas de mois, le marché étant susceptible de revenir à l’équilibre avant juin. »
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