Depuis presque 40 ans maintenant, les rendements obligataires n’ont cessé de chuter.
Source: FRED St Louis
Ce mouvement de baisse est la résultante de plusieurs facteurs macro-économiques : repli des rythmes d’inflation dans les pays développés, pilotage d’un taux cible d’inflation par les banques centrales, vieillissement démographique et ralentissement des gains de productivité, baisse du pouvoir de négociation des salariés avec un partage de la valeur ajoutée en faveur du capital, plus mobile, montée de inégalités.
Cette période a constitué du pain béni pour les gérants obligataires.
La crise financière de 2008, celle de la dette en zone euro (2011-2012), les différentes phases d’incertitude autour de la croissance économique (en Chine, aux Etats-Unis, et dans une moindre mesure en Europe) et dernièrement la crise liée à la maladie de Covid-19 ont conduit les banques centrales des principaux pays développés à conduire des politiques d’assouplissement quantitatif.
Ces politiques ont mis sous pression les rendements obligataires et permis d’éviter au moins en partie les risques de déflation.
Le jeu des banques centrales n’a pas toujours été facile à gérer pour les spécialistes des obligations.
Mais avec l’expansion de leur bilan et de la palette d’instruments financiers qu’elles pouvaient acheter (dettes souveraines, crédits titrisés, obligations privées, voire dans certains cas, actions), les banques centrales ont profondément perturbé les repères des investisseurs, ont conduit à une compression des rendements obligataires.
Elles ont aussi poussé les investisseurs vers des actifs de plus en plus risqués pour pouvoir tenir leurs objectifs de rendement sur le long terme et pouvoir ainsi servir leurs clients (fonds de pension, caisses de retraite et autres institutions ayant un passif de long terme à gérer).
La taille des bilans des banques centrales atteint des proportions telles que ressurgissent des débats que l’on avait déjà vu en 2008 : cette création de monnaie centrale sème-t-elle les germes d’une fièvre d’inflation ? Provoquera-t-elle un débasement des monnaies, qui perdront toute valeur aux yeux des épargnants ?
C’est à ces questions que nous allons tenter de répondre cette semaine, en faisant un tour d’horizon des différents compartiments des marchés obligataires (gestion obligataire diversifiée, taux, crédit, haut rendement, dette émergente).
Certains compartiments, comme les produits titrisés, ne seront pas traités, mais ils constituent de plus en plus un univers où de nombreux gérants obligataires sont allés cherchés une source de rendement ces dernières années.
Bonne lecture.
Lundi 18 mai
Pandémie de coronavirus: le scénario macro de Morningstar
Les défis économiques de long terme guère affectés par le coronavirus
Les politiques de relance sont-elles inflationnistes?
3 idées de fonds obligataires diversifiés
Mardi 19 mai
Peu de gérants obligataires actifs battent leur benchmark après frais
Votre fonds obligataire est peut-être plus risqué qu'il n'y paraît
Mercredi 20 mai
Un marché européen du crédit sous pression
Vendredi 22 mai
Le haut rendement n'échappe pas au coronavirus
3 idées de fonds haut rendement européen