Les nouvelles prévisions de prix du pétrole coûtent cher à BP

Le groupe pétrolier annonce d'importantes dépréciations d'actifs.

Allen Good 16.06.2020
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Le groupe pétrolier BP a annoncé comptabiliser des charges de dépréciation après impôt au cours du deuxième trimestre de 13 milliards de dollars à 17,5 milliards de dollars, en raison de la baisse de ses hypothèses de prix à long terme pour le pétrole et le gaz naturel.

La baisse des prix intervient alors que BP réévalue l’impact de la pandémie de coronavirus sur la demande d’énergie ainsi que l'impact de la transition énergétique vers une économie à plus faible émission de carbone qui devrait s’accélérer au lendemain de la pandémie.

Son nouveau barème de prix est de 55 dollars par baril de Brent et de 2,90 dollars par million d'unités thermiques britanniques Henry Hub de 2021 à 2050. Le groupe s'attend également à un prix du carbone CO2 de 100 dollars par tonne métrique en 2030.

Les investisseurs ne devraient pas être surpris que des hypothèses de prix plus faibles entraînent des dépréciations, compte tenu du montant des investissements réalisés à des prix du pétrole beaucoup plus élevés au cours des 15 dernières années.

Cependant, le prix que BP utilisait auparavant est un peu surprenant. Selon BP, les nouvelles hypothèses de prix à long terme sont respectivement 27% et 31% plus faibles pour le pétrole et le gaz naturel que celles qui étaient utilisées à la fin de l'année dernière pour les tests de dépréciation.

Cela implique qu'il utilisait 75 dollars par baril et 4,20 dollars par mmBtu, qui étaient sans doute trop élevés pour commencer, en particulier par rapport aux conditions du marché des dernières années et à ce que la plupart des analystes du marché attendent. Nos hypothèses de prix en milieu de cycle sont de 60 dollars par baril et 2,80 dollars par mmcf. Dans ce contexte, les charges de dépréciation sont peu surprenantes.

Les investisseurs devraient donc s'attendre à ce que d'autres groupes pétroliers fassent des annonces similaires prochainement. ENI et Equinor, qui utilisent respectivement des prix à long terme de 70 et 80 dollars par bail, nous semblent les candidats les plus probables.

Bien que d'autres entreprises comme Exxon et Chevron ne divulguent généralement pas les prix exacts. Quoi qu'il en soit, nos estimations de la juste valeur sont basées sur nos prix de milieu de cycle, nous incorporons donc déjà un environnement de prix plus bas dans nos évaluations, bien que supérieur aux prix actuels, malgré ce que les entreprises pourraient utiliser en interne.

Le problème pour les investisseurs serait de savoir si une entreprise utilisait des cours des hydrocarbures beaucoup plus élevés pour prendre des décisions d'investissement.

À cet égard, la révision à la baisse de BP est positive, car elle entraînera probablement une plus grande discipline en matière d'allocation du capital.

À ce stade, BP a déclaré évaluer son intention de développer certaines de ses perspectives d'exploration, c'est pourquoi près de la moitié de la dépréciation proviendra des actifs incorporels d'exploration. Nous attendons plus de détails sur les projets qui pourraient être arrêtés. Tout écart important par rapport à nos attentes entraînerait une baisse du taux de croissance et pourrait affecter notre estimation de la juste valeur.

Bien que BP n'ait pas commenté le dividende, les implications de l'annonce ne soutiennent pas une poursuite aux niveaux actuels, à notre avis. Une baisse du dividende était déjà envisageable après la forte baisse des prix du pétrole en mars, compte tenu de l'endettement élevé de BP, et la probabilité a augmenté après que Shell a coupé son dividende.

Désormais, la direction de BP signale une incertitude continue, une baisse des prix du pétrole et une volonté d’investir en dehors des activités pétrolières et gazières, autant de facteurs cités par la direction de Shell dans sa décision.

La révision à long terme du prix d’évaluation des investissements s’inscrit également dans les ambitions récemment annoncées par BP de devenir une entreprise à "zéro net" d’ici 2050 et de devenir une entreprise énergétique plus diversifiée et à plus faible émission de carbone.

Ce que cela signifie exactement pour les plans d'investissement reste à voir, mais BP devrait organiser une mise à jour pour les investisseurs en septembre afin de présenter sa nouvelle stratégie et ses plans à court terme.

 

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A propos de l'auteur

Allen Good  Allen Good is a senior stock analyst covering the oil and gas industries.