Lundi 23 novembre, Danone tiendra une réunion avec les investisseurs. L’enjeu est de taille : rassurer sur sa capacité à passer la crise de la pandémie et délivrer des résultats plus en ligne avec ses objectifs de moyen terme – en l’occurrence une croissance organique des ventes de 3% à 5% par an et une amélioration régulière de sa marge opérationnelle.
Après la crise de gouvernance, marquée par le départ de la directrice finanicère du groupe, Emmanuel Faber, le PDG du groupe agro-alimentaire, est sur la sellette.
Sur les neuf premiers mois de l’année, la variation à périmètre et changes constants des ventes est ressortie à -1,6% (-5,4% en données publiées), mais les ventes du troisième trimestre reculaient elles de 2,5% à données comparables (-9,3%), en grande partie à cause des difficultés dans l’eau et la nutrition spécialisée, qui avait été pendant de nombreuses années le moteur de croissance et de rentabilité du groupe.
Ces peformances sont d’autant plus décevantes qu’elles font pâle figure à côté de celles de Nestlé (+3,5% de croissance organique sur les neuf premiers mois de 2020) ou d’Unilever (+1,4% de croissance organique sur neuf mois, dont +4,4% au cours du troisième trimestre).
Crise de conjoncture ou problèmes plus structurels ?
Le débat qui agite les investisseurs concernant Danone est de savoir si les chiffres de croissance actuels sont le reflet de difficultés conjoncturelles ou de problèmes plus structurels.
Malgré d’importants efforts en matière d’innovation produits, les ventes de Danone dans les produits laitiers ou les boissons marquent le pas et ont du mal à entraîner la rentabilité du groupe.
Danone a subi une perte de dynamique commerciale dans des catégories clefs, en raison d’une concurrence accrue dans les produits d’origine végétale, mais également dans la nutrition infantile et médicale, en particulier sur des marchés clefs comme la Chine.
Depuis la publication des ventes du troisième trimestre, le titre a chuté de 31%, soit une sous-performance de 30% ses principaux comparables boursiers. Sa décote de valorisation par rapport à ces derniers atteint environ 20%.
Le groupe a donc ressenti le besoin de communiquer plus tôt, mais de manière sans doute partielle.
Pour l’heure, les commentaires des brokers sont plutôt prudents. Plusieurs estiment cependant que la réunion du 23, même si elle ne devrait pas aller aussi loin dans les annonces que la réunion prévue début 2021, peut constituer le début d’un regain de confiance qu’il est impératif de rétablir.
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