L’étude classe le profil ESG des marchés boursiers des pays du monde et évalue leur risque carbone. Les Pays-Bas, la France et la Finlande sont en tête du classement.
Le Royaume-Uni se situe dans le deuxième quintile grâce à de grandes entreprises telles que Diageo et Vodafone.
Les États-Unis obtiennent de bons résultats en matière de mesure des émissions de carbone.
Il y a un an de cela, la propagation de la pandémie de coronavirus a provoqué l’un des pires trimestres de l’histoire des marchés financiers.
Dans un tel contexte, les fonds axés sur l’achat d’actions obtenant de bons résultats sur les indicateurs environnementaux, sociaux et liés à la gouvernance se sont avérés plus sûrs pour les investisseurs.
L’année 2020 a été exceptionnelle pour les fonds durables : trois fonds d’actions durables sur quatre ont fait mieux que la moyenne de leur catégorie Morningstar. Et même si le premier trimestre 2021 a été difficile pour ce qui est de la performance des placements durables, les données relatives aux investissements ESG sont encourageantes sur le long terme : le fait que les critères ESG aient favorisé la résilience dans des marchés baissiers, grâce à la relation entre la durabilité et des attributs tels que la qualité de l’entreprise et la santé financière, confirme l’idée que le risque ESG est important.
Selon la dernière édition de l’Atlas du développement durable de Morningstar, les pays européens, en particulier ceux du nord, font la course en tête en matière de pratiques ESG.
Cela n’est pas surprenant étant donné que ces nations ont toujours été en avance sur ce plan, mais quelques autres pays présentent également des profils de durabilité particulièrement solides.
Les conseillers financiers et les gestionnaires d’actifs peuvent utiliser ces données pour identifier les pays présentant les plus grandes opportunités et les risques les plus importants en matière de placements ESG.
L’Atlas du développement durable de Morningstar utilise les composants des indices pays Morningstar pour analyser les profils de durabilité de 48 marchés boursiers propres à différents pays. Les scores au niveau des entreprises proviennent de Sustainalytics, qui est également utilisé dans la notation Sustainability Morningstar™ pour les fonds.
Nous examinons ici quelques conclusions clés sur les pratiques ESG de différents pays à travers le monde.
Les Pays-Bas obtiennent le score global le plus élevé, suivis de la Finlande et de la Suède ; les marchés émergents sont à la traîne
Comme dans les éditions précédentes de l’Atlas du développement durable, les Pays-Bas obtiennent le statut de marché boursier le plus durable au monde. Dans le même temps, la France devance la Suède et la Finlande et prend la deuxième place du classement. Ce résultat est principalement attribuable à de grandes entreprises telles que le groupe de luxe LVMH ou le fournisseur d’équipements électriques Schneider Electric, toutes deux classées comme étant surperformantes en matière d’ESG. La Finlande occupe le troisième rang grâce à des entreprises telles que Nokia, un fournisseur leader d'équipements de télécommunications.
Hong Kong se classe quatrième et devient le marché non-européen le plus durable. la société d’assurance AIA Group, qui est de loin le plus grand nom dans l’indice de référence, présente à la fois une faible exposition aux risques et une gestion rigoureuse : La société a développé un programme ambitieux de développement du capital humain et a mis en place un comité ESG, constitué de plusieurs cadres supérieurs, chargé de superviser les questions ESG. Taïwan se situe également dans le premier quintile en matière de développement durable, grâce au rôle prépondérant de l’entreprise Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC), un des plus gros fabricants de semi-conducteurs au monde.
En revanche, plusieurs grands marchés asiatiques obtiennent de mauvais résultats en matière de développement durable : Le Japon et la Chine se situent dans le troisième quintile tandis que la Corée du Sud se classe dans le quatrième quintile. Et un groupe de marchés émergents du Moyen-Orient, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est, dont la Russie et le Brésil, occupent le dernier quintile au niveau mondial. Le classement complet est indiqué sur la carte ci-dessous.
Les États-Unis se classent 13e sur 48. Des entreprises telles que Apple, Microsoft, Berkshire Hathaway et Visa, sont considérées comme des leaders en matière de développement durable. En revanche, le niveau de risque ESG auquel sont confrontés de grands noms comme Facebook, Amazon et Johnson & Johnson est considéré comme « élevé ». Cela est dû, dans la plupart des cas, à certaines activités controversées menées par ces entreprises.
Comme l’an dernier, la bourse du Royaume-Uni se classe 15e sur 48 parmi les leaders du développement durable. Plusieurs grands noms de l’indice Morningstar Royaume-Uni, comme Unilever, AstraZeneca, ou HSBC Holdings présentent un risque ESG moyen. Parallèlement, des entreprises importantes comme Diageo (l’un des principaux producteurs mondiaux de spiritueux "premium") et Vodafone Group sont classées par Sustainalytics comme leaders dans leur secteur en matière d’ESG.
La Suisse, les Pays-Bas, le Danemark et les États-Unis présentent les niveaux de risque carbone les plus faibles
Le changement climatique pourrait constituer une menace pour les actifs physiques ou le modèle économique des entreprises. Elles pourraient être impactées par des politiques ou des réglementations visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, leurs actifs en énergies fossiles pourraient être abandonnés ou l’évolution de la perception populaire pourrait nuire à leur marque. Le Score risque carbone évalue le niveau de risque pour la valeur de l’entreprise que représente la transition vers une économie à faible émission de carbone.
Les marchés d’Europe occidentale comme la Suisse, les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique, la France et la Suède présentent les niveaux de risque carbone les plus faibles, tout comme les États-Unis. De fait, une faible part de la valeur boursière américaine est menacée par la transition vers une économie à faible émission de carbone, en raison de son positionnement dans les secteurs de la technologie et des soins de santé et de son exposition minimale aux secteurs de l’énergie et des services publics.
Pour ce qui est du Score risque carbone, le Royaume-Uni gagne sept places par rapport à l’année dernière et passe du 18e au 11e rang dans le classement. Cela s’explique par l’orientation du marché vers des titres de produits de consommation, de services financiers et de soins de santé. Les principaux composants, tels qu’AstraZeneca, GlaxoSmithKline et British American Tobacco, présentent un risque carbone négligeable et un score d’exposition globale au carbone nul.
Il en va tout autrement pour la Russie : Avec près de 55 % de sa capitalisation boursière dans des valeurs énergétiques, elle présente le Score risque carbone le plus élevé au monde. La Pologne et la République tchèque, qui sont des marchés à forte composante énergétique, présentent également un risque carbone important.
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