L’inflation va rester encore quelque temps dans le radar des investisseurs.
L’inflation dans les pays de l’OCDE a atteint 3,3% en avril, soit son rythme de progression le plus rapide de octobre 2008. En mars, elle progressait déjà sur un rythme de 2,4%.
L’explication de cette hausse soudaine est l’augmentation des matières premières (+16,3% en glissement annuel). Les prix alimentaires ont pour leur part augmenté de 1,6% (contre +2,7% en mars).
« L’évolution des prix de l’énergie et des denrées alimentaires est largement liée à uneffet statistique et à l’impact de la pandémie de COVID-19 il y a un an », note l’OCDE.
Hors énergie et alimentation, l’inflation ressort à 2,4% en avril, avec des évolutions constrastées entre pays.
Aux Etats-Unis, l’inflation en avril atteint 4,2% (2,6% en mars). En France et en Allemagne, elle est de respectivement 1,2% et 2% (contre 1,1% et 1,7% en mars). Au Japon, les prix ont baissé en avril (-0,4% après -0,2% en mars).
En eone euro, l’inflation atteint 1,6%, en grande partie à cause de la hausse des prix de l’énergie.
Cette situation a provoqué des remous sur les marchés financiers, les investisseurs ne sachant trop comment les autorités monétaires, sensées préserver la stabilité des prix (et le plein emploi pour la Fed), allaient réagir à cette accélération de la hausse des prix.
La question qui agite les investisseurs est de savoir si cette dynamique est durable ou seulement liée à des effets de base.
Le tenant d’un retour durable de l’inflation mettent en avant le changement de mix de politique économique, avec notamment la mise en place de plans de relance et d’investissement dans les infrastructures, les énergies renouvelables ou la recherche, qui cherchent à aller plus loin que les seules mesures de soutien à l’activité économique pour pallier l’effet désastreux des mesures de confinement sur une partie de la population (en particulier les jeunes) et des pans entiers d’activité économique (services marchands).
D’autres estiment à contrario qu’au vu de l’augmentation de la masse monétaire, et de taux d’épargne qui ont atteint des records, un retour durable de l’inflation semble peu probable.
Les conséquences de l’un ou l’autre de ces scénarios ne sont pas les mêmes, en particulier pour les investisseurs obligataires.
Avec des taux d’intérêt historiquement bas, ces derniers sont confrontés à un double défi : trouver le bon positionnement en terme de sous-jacents (taux, crédit, haut rendement ou dette émergente) mais également et peut-être plus encore en terme de duration (qui mesure la sensibilité du prix des obligations à la variation des taux).