Etre une entreprise leader du « Net Zero » n’est pas dénué d’intérêt. Non seulement, l’image et la réputation de l’entreprise en bénéficient, mais également l’engagement avec les parties prenantes, et notamment avec la communauté financière, peut apporter une prime de valorisation parfois bienvenue.
L’état des lieux
Actuellement, plus de 21% des 2.000 plus grosses entreprises mondiales et environ 66% des 167 plus gros émetteurs de gaz à effet de serre ont défini des objectifs « Net Zero » (neutralité carbone), selon une étude de Goldman Sachs en date du 15 octobre.
On estime par ailleurs que plus de 88.000 milliards d’actifs sous gestion sont partie prenante de l’initiative Glasgow Financial Alliance for Net-Zero (GFANZ).
Stratégie neutralité carbone
Cela étant, toutes les entreprises n’avancent pas au même rythme. Et si beaucoup ont défini des objectifs parfois ambitieux, faire des comparaisons entre sociétés n’est pas toujours aisé.
Certaines entreprises opèreront une compensation carbone tandis que d’autres impliqueront l’ensemble de leur chaîne de valeur vers des objectifs de neutralité carbone.
De même, le périmètre d’application des objectifs peut varier d’une entreprise à une autre (Scope 1, 2 et 3).
De manière générale, une entreprise qui vise la neutralité carbone devrait développer et communiquer sur sa stratégie de décarbonation, la suivre et la revoir au fil du temps, et enfin en faire la base de son engagement avec ses actionnaires.
Du point de vue des annonces stratégiques, un cadre s'est imposé avec le TCFD (« Task-Force for Climate-Related Financial Disclosures »), qui est obligatoire pour les entreprises signataires des principes de Nations Unies pour le Développement Durable (UN PRI).
En France, les entreprises du CAC 40 l’ont adopté en décembre 2020, selon le rapport 2021 de l’organisation.
De même, la définition d’objectifs clairs et mesurables est indispensable, mais elle doit s’appuyer sur des éléments scientifiques (« Science Based Targets »). L’organisation SBT recense d’ailleurs les entreprises qui ont un engagement de neutralité carbone fondé sur des éléments scientifiques (on en compte 47 en France dont la majorité ont des objectifs clairs).
Prime de valorisation
Avoir une réelle stratégie de neutralité carbone a des effets bénéfiques sur le cours de Bourse.
Comme l’illustre le graphique ci-après, selon une étude de Goldman Sachs datée du 15 octobre, les entreprises qui émettent peu de carbone bénéficient d’une prime de valorisation (sur la base du multiple d’EBITDA sur la période 2010-2021).
Et cette prime n’a cessé de croître au cours de la décennie écoulée, puisqu’elle était en moyenne de 4,4% entre 2010 et 2015, puis de 8,3% entre 2015 et 2019, mais de 15,3% depuis 2019.
Source : Goldman Sachs, « The Net Zero Guide », 15 octobre 2021
On peut toutefois supposer que d’autres facteurs peuvent jouer dans cette prime : le secteur d’appartenance de l’entreprise, la difficulté ou pas de définir et d’atteindre des objectifs de neutralité, la culture de l’entreprise et son positionnement concurrentiel (un leader bien portant a sans doute plus de facilité à s’engager pour la neutralité carbone qu’une entreprise en difficulté financière ou qui subit une forte restructuration en raison de la conjoncture ou d’erreurs stratégiques passées).
Pour les entreprises qui ont pris conscience des enjeux liés au changement climatique, avoir une démarche transparente en matière de neutralité carbone constitue un bon moyen d’attirer les capitaux et de réduire ainsi le coût d’accès aux ressources financières.
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