Les dernières statistiques sur l’emploi aux Etats-Unis et sur les salaires n’ont rien fait pour apaiser les craintes des investisseurs concernant l’inflation.
Les tesnsions entre offre et demande de travail aux Etats-Unis persistent, voire s’accroissent. Signe de ces tensions ? Le taux de participation reste deséspérément en-deçà de son niveau d’avant crise de la COVID-19, à 61,6% en septembre, contre 63,4% en janvier 2020.
Les secteurs où les salaires sont les plus bas, comme l’hôtellerie ou les loisirs, voient ces derniers enregistrer des hausses à deux chiffres (+10,8% en septembre).
Sans surprise, les indicateurs d’inflation retraités de l’impact des matières premières ou d’éléments spécifiques comme les loyers, progressent à un rythme plus vu depuis septembre 2008.
De même, les anticipations d’inflation à 5 ans sont remontées à 2,36% dernièrement, à 2 points de base du record de mai 2021.
Pour certains observateurs, comme Christopher Wood chez Jefferies, « un mouvement au-dessus de 2,5% mettra plus de pression sur la Fed pour indiquer plus clairement quand elle considère que son objectif de 2% est dépassé. »
Jusqu’ici, la banque centrale américaine semblait tout faire pour s’accommoder d’une inflation qualifiée de « transitoire », même si elle a atteint 5,4% en septembre (pour l’inflation publiée).
Mais si le marché semble durablement croire que l’inflation perd sa dimension temporaire pour craindre des hausses de prix plus pérennes, elle sera obligée d’agir de manière plus marquée – ce que plaident d’ailleurs certains de ses représentants, comme l’ont révélé les minutes de son dernier comité de politique monétaire.
Car au-delà des seules dynamiques de prix ou des salaires, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement semblent prendre du temps à se résorber. Les commentaires de l’un des plus gros fabricants mondiaux de semi-conducteurs, TSMC, laissent craindre des tensions qui dureront sur une bonne partie de l’année 2022 d’après nos analystes.
Le corollaire d’une infation forte, c’est celui d’un recul de la confiance des ménages aux Etats-Unis (en baisse récemment), lesquels représentent les deux tiers de la croissance américaine.
Certes, jusqu’ici, ces ménages ont bénéficié des aides du gouvernement américain et de marchés financiers et immobiliers bien orienté (effet richesse).
Et l’amélioration des conditions salariales devrait limiter les craintes d’érosion du pouvoir d’achat.
L’autre corollaire pour les marchés financiers, et notamment la Bourse, c’est un risque de plus grande volatilité, sans même envisager de correction plus importante (généralement liée à un affaibilssement du cycle économique).
En effet, si l’inflation s’installe plus durablement, les anticipations de hausse des taux longs vont se raffermir.
Ceci devrait logiquement conduire à amplifier la rotation de style sur les marchés, au détriment des valeurs de croissance et de qualité et en faveur des titres « value » (énergie, bancaires, services collectifs) ainsi que les entreprises disposant d’un pouvoir de négociation sur les prix.
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