Malgré un rebond assez fort post-pandémie de COVID-19 cette année, les réseaux de cartes et les acquéreurs ont fait moins bien que le reste du marché.
Les Fintech en vedette
Nous pensons que cela s'explique au moins en partie par l'enthousiasme du marché pour les noms de paiement qui peuvent plus facilement être qualifiés de technologies financières (« fintech ») qui sont source de « disruption » ou de rupture dans le secteur.
Mais nous pensons que le virage du marché dans cette direction a laissé certains opérateurs historiques de haute qualité relativement sous-évalués.
L'examen de la croissance du volume des réseaux sur deux ans suggère que la pandémie a accéléré l’abandon du liquide comme moyen de paiement, et nous pensons que l'opportunité de long terme pour les entreprises du secteur sont aussi favorable que jamais.
BNPL
Parmi toutes les innovations fintech récentes, nous pensons que le « acheter maintenant, payer plus tard » (« BNPL » en anglais) a peut-être suscité le plus d'intérêt.
Nous pensons que BNPL peut être une niche viable dans les paiements, mais que le marché surestime le potentiel de rupture à l’égard d’opérateurs comme Visa (« Wide Moat »)/Mastercard (« Wide Moat ») existant à partir de nouvelles offres comme le BNPL et ne donne pas suffisamment de crédit à ces sociétés pour leur capacité à tirer parti de leurs positions concurrentielles historique pour s’adapter à une industrie en pleine évolution.
Les réseaux restent compétitifs
Les résultats de notre analyse de sensibilité suggèrent que l'impact de BNPL sur Visa/Mastercard sera faible.
De plus, ces tendances sont source d’avantages pour les réseaux. Ils ont d’ailleurs commencé à introduire des offres qui pourraient ramener des volumes de transactions BNPL dans leur orbite.
À notre avis, disposer de remparts concurrentiels fondés sur la taille pour les acteurs établis leur offre une fenêtre pour s'adapter à l'évolution des conditions et coopter l'innovation fintech, dynamique qui n'est pas toujours appréciée au début.
Nous pensons que le récent succès de l’offre Clover de Fiserv (« Narrow Moat ») en est un exemple. Les résultats récents suggèrent que les volumes de Clover sont un peu en avance sur ceux de Square (« Narrow Moat ») et que Clover connaît en fait une meilleure croissance.
Entre les réseaux, nous avons une légère préférence pour Mastercard dans une perspective de long terme.
Les acquéreurs sont attrayants
Parmi les acquéreurs, nous voyons Fiserv et Global Payments (« Narrow Moat ») comme les sociétés les plus intéressantes.
Alors que nous préférons les réseaux d'un point de vue fondamental, compte tenu de leur large rempart concurrentiel et de leurs meilleures perspectives de croissance à long terme, nous pensons que les principaux acquéreurs offrent actuellement un meilleur couple rendement/risque.
Les réseaux de paiement bénéficient, sans surprise, d'un effet de réseau. Plus il y a de consommateurs connectés à un réseau de paiement, plus ce réseau de paiement devient attrayant pour les commerçants, ce qui à son tour rend le réseau plus pratique pour les consommateurs, et ainsi de suite. À notre avis, cela explique pourquoi Visa et Mastercard dominent les paiements électroniques mondiaux.
Nous pensons que la présence mondiale des réseaux est un aspect quelque peu sous-estimé de leur rempart concurrentiel. Visa et Mastercard sont les seuls réseaux capables de traiter les transactions transfrontalières des consommateurs à grande échelle.
Consolidation de l'industrie
Les principaux acquéreurs dépendent largement des réseaux Visa/Mastercard et se concentrent uniquement sur le côté marchand de la transaction. Cela élimine la possibilité d'un effet de réseau et fait de l'échelle l'aspect critique de la position concurrentielle dans cet espace, à notre avis.
En conséquence, grâce à une série d'acquisitions au fil des ans, l'industrie s'est consolidée à seulement une poignée d'acteurs significatifs.
En ce qui concerne les taux de croissance nationaux de Visa, au cours des deux années précédant la pandémie, la société avait constamment maintenu un taux de croissance annuel moyen d'environ 9 % à 10 %.
Au deuxième trimestre fiscal 2021, la société a pleinement récupéré cette croissance, et aux troisième et quatrième trimestres fiscaux, le taux de croissance a atteint 13%. Mastercard a suivi une tendance similaire. Les principaux acquéreurs ont également vu leur croissance rebondir en 2021.
À notre avis, cela soutient l'idée que la pandémie a accéléré la tendance à long terme qui conduit les consommateurs à utiliser les transactions en ligne et les paiements par carte plutôt que les espèces.
Le seul obstacle persistant pour les réseaux a été les transactions transfrontalières. La réduction spectaculaire des déplacements au début de la pandémie a eu un impact démesuré sur les réseaux, en raison du taux de participation beaucoup plus élevé sur les transactions transfrontalières.
Si les volumes transfrontaliers (hors intra-Europe) ont connu une certaine reprise, ils se situent toujours à 86 % et 83 % des volumes 2019 pour Visa et Mastercard, respectivement, au troisième trimestre.
Un marché toujours en croissance
Le rapport Nilson prévoit que les transactions de paiement mondiales augmenteront à un taux de croissance annuel moyen de 7 % au cours des cinq prochaines années.
Ceci, combiné à une croissance inflationniste des volumes en dollars et à un rebond des voyages et des transactions transfrontalières, devrait permettre une solide croissance à deux chiffres pour les réseaux.
La croissance du marché de l'acquisition sera probablement un peu plus faible en raison de la maturité relative du marché américain et d'un moindre impact d'une reprise des voyages.
Les transactions de type BNPL restent très faibles dans le contexte des paiements mondiaux, représentant 2,1% des volumes du e-commerce en 2020, soit environ 100 milliards de dollars en termes absolus, selon les estimations de FIS.
Pour mettre ce chiffre en contexte, Visa et Mastercard ont traité 13.700 milliards de dollars de volume d'achats en 2020.
Clover
Notre analyse de sensibilité suggère que même dans des scénarios de croissance extrêmes, l'impact de BNPL sur les volumes Visa/Mastercard sera inférieur à 1% au cours des cinq prochaines années.
Au troisième trimestre, le volume de Clover a augmenté de 47 % d'une année sur l'autre et a atteint un taux de croissance annuel moyen de 39 % depuis 2019.
Le volume brut en dollars de Clover s'élève actuellement à un taux annualisé de 196 milliards de dollars. Ces chiffres suggèrent que les volumes de Clover sont un peu en avance sur ceux de Square et que Clover connaît en fait une croissance meilleure.
Fiserv a précédemment déclaré que 90 % des marchands Clover traitent plus de 125.000 dollars en volume annuel.
Cela suggère à la fois que la base de marchands de Clover est plus large que celle de Square et que la position relative de Clover sur le marché est encore plus forte si les micromarchands sont exclus.
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