SFDR, un bon premier pas pour l’industrie de la gestion

Les investisseurs sont confrontés à une multiplicité d’approche, souligne Elodie LAUGEL d’Amundi.

Jocelyn Jovène 30.11.2021
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En matière de finance durable, la réglementation SFDR est un premier pas, mais « ce n’est que le début » a estimé mardi Elodie Laugel, Chief Responsible Investment Officer chez Amundi lors de la conférence annuelle de Morningstar France à Paris.

Les investisseurs et leurs conseillers sont confrontés à une multiciplité d’approches en matière d’ESG.

L’investissement durable est devenu en quelques années un élément incontournable de développement pour les sociétés de gestion et pour les entreprises.

Cette multiplicité d’approche peut avoir un bon côté car elle pousse l’industrie financière à « documenter et expliquer la manière dont les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sont intégrés dans les fonds » qui sont ensuite proposés aux investisseurs.

Amundi propose aujourd’hui 630 fonds labelisés ESG, lesquels représentent environ 400 milliards d’euros d’actifs sous gestion.

La société de gestion, premier gestionnaire d’actifs en Europe, a décidé de pratiquer d’office l’exclusion de certains secteurs d’activité de son offre (charbon, tabac) et de pousser l’intégration ESG dans les fonds proposés aux investisseurs pour respecter l’article 8 de la réglementation européenne.

Selon l’article 8 du règlement SFDR, l’approche ESG n’est pas l’objectif prioritaire du promoteur d’un fonds. Mais ce dernier s’engage à intégrer l’ESG dans sa gestion, et doit expliquer comment il s’y prend.

Selon l’article 9, les fonds proposés doivent viser des objectifs de développement durable explicites.

Interrogée sur la mise en œuvre du « net zero » ou « neutralité carbone », la responsable d’Amundi a souligné que ce chantier commençait tout juste à s’ouvrir.

« Cela ne concerne que 5% du marché mondial aujourd’hui et seulement 12% des entreprises ont des objectifs de neutralité carbone validés par l’ONG SBTI », a indiqué Elodie Laugel.

Dans ce domaine, les investisseurs auront le choix entre deux solutions : des solutions de « transition », qui consistent à investir dans l’économie « telle qu’elle est et la pousser à réduire ses émissions de carbone » ; et des solutions de « contribution », qui consistent à financer des entreprises ou des projets qui créent des solutions contre le réchauffement climatique.

Selon le dernier baromètre de Morningstar sur SFDR, les flux vers les fonds Article 8 et 9 ont représenté près de 57% des flux totaux.

Le total des actifs sous gestion de l’article 8 et de l’article 9 était de 3.320 milliards d’euros à fin septembre 2021.

 

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.