L’action Unilever (« Wide Moat ») a subi le mécontentement des investisseurs après avoir divulgué l’échec d’une proposition de 50 milliards de livres sterling (environ 60 milliards d’euros) pour reprendre l’activité de santé grand public de GlaxoSmithKline (« Wide Moat »).
GSK a estimé que cette offre sous-évalue l’activité en question.
De nombreux investisseurs jugent ce projet inadéquat et trop risqué et voient dans l’intention d’Unilever un coup plus défensif qui ne résout pas un de ses problèmes, à savoir le manque de dynamisme de sa croissance organique.
Le marché semble leur donner raison puisque l’action Unilever perd 10% depuis le début de l’année, après avoir déjà cédé 10% en 2021, tandis que le titre GSK progresse de respectivement 6,1% et 19,7%.
« La sagesse de lancer une opération transformante financée partiellement en actions, laquelle a de bonnes chances de ne rien faire au profil de croissance d’Unilever, à un moment où la confiance dans l’équipe dirigeante est au plus bas et que le titre se traite avec une décote par rapport aux comparables, franchement nous échappe », jugent sévèrement les analystes d’Exane dans une note publiée le 16 janvier.
Pour ces analystes, le seul candidat pouvant racheter l’activité serait Procter & Gamble (« Wide Moat »).
Les analystes de Morningstar considèrent qu’Unilever aura en effet le plus grand mal à générer une croissance organique plus rapide que les 2% affichés ces dernières années, d’autant que les sources de croissance se trouvent le plus souvent à travers des marques « de niche, locales et artisanales », dont l’impact serait bien limité pour un groupe réalisant un chiffre d’affaires de 50 milliards d’euros.
Comme d’autres acteurs de l’industrie, notamment Danone (« Narrow Moat »), Unilever s’est plus concentré sur la restructuration de son portefeuille d’activités et la recherche d’une plus grande efficacité opérationnelle que sur l’investissement dans l’innovation et les marques.
Ce projet de transaction ne risque que d’accroître « l’opacité sur les perspectives de moyen-terme de l’entreprise », écrivent les analystes d’UBS.
Le groupe anglo-néerlandais ne semble toutefois pas avoir abandonné la partie.
Il devra rapidement clarifier ses intentions et sera sans doute bombardé de questions sur le sujet, lors de la publication de ses résultats annuels, le 10 février prochain.
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