Les investisseurs européens en quête de rendement se remettent à peine de la pandémie de coronavirus qu’ils doivent faire face à une inflation galopante.
L’inflation dépasse les 5% en zone euro, alors que le rendement du dividendes des actions européennes est de 3,4%.
Les problèmes de la chaîne d'approvisionnement, la guerre en Ukraine alimentent la hausse des prix.
En outre, la normalisation des politiques monétaires, qui s’amplifie avec la décision de la Fed de remonter son taux directeur de 25 points de base, va accroître le coût de financement et amener certains investisseurs à arbitrer loin des valeurs de croissance et davantage en faveur de titres offrant une certaine sécurité en termes de dividende.
Les analystes de Morningstar suivent environ 300 sociétés en Europe et pour les entreprises les mieux placées pour naviguer sur ce terrain hostile. Quelque 28 entreprises se distinguent et elles proviennent d'un large éventail de secteurs d’activité.
Ce que beaucoup ont en commun, c'est le pouvoir de fixation des prix, souvent grâce à l’existence d’un rempart concurrentiel douves économiques, de faibles niveaux d'endettement et de solides flux de trésorerie.
Les services publics, les banques et les entreprises énergétiques étaient les principales actions offrant un rendement élevé avant la pandémie, et elles sont toujours fortement représentées dans cette liste.
Le secteur financier, par exemple, reste un terrain de chasse heureux pour les investisseurs en quête de dividende.
Mais des entreprises axées sur le consommateur comme Hugo Boss (« Narrow Moat »), BMW (« Narrow Moat ») et H&M (« No Moat ») côtoient dans notre liste des sociétés comme le distributeur Tesco (« No Moat ») et les laboratoires pharmaceutiques Novartis (« Wide Moat ») et Sanofi (« Wide Moat »).
Michael Field, analyste actions chez Morningstar, souligne que les investisseurs à la recherche de rendements élevés durables sont confrontés à un choix plus large que les années précédentes.
« Il est encore possible de générer un rendement du dividende moyen de 4% sur l'ensemble de notre liste sans trop s’exposer à certains secteurs tout en conservant le bénéfice de la diversification."
La méthodologie
La liste qui précède a été dressée à partir de certains critères financiers et de valorisation.
Les entreprises doivent avoir un endettement financier faible ou gérable, c'est-à-dire un niveau d’endettement limité au regard de la génération de cash, que l’on peut appréhender à travers le critère « Endettement net/EBITDA ».
Elles doivent également disposer de liquidités suffisantes pour financer leur dividende. Ceci est décrit en termes de rendement des flux de trésorerie disponibles sur cinq ans. Nous avons fixé un taux de rendement minimal de 3%.
Idéalement, les entreprises doivent avoir une certaine forme d'avantage concurrentiel - 18 de nos actions ont un rempart concurrentiel moyen ou large (« Narrow Moat » ou « Wide Moat »), qui indique que ces entreprises devraient être en mesure de créer durablement de la valeur.
Dans un environnement de remontée des taux d’intérêt, les titres à « duration courte » qui offrent une bonne génération de cash devraient être favorisés. A l’inverse, les entreprises trop endettées devraient être désavantagées.
Malgré les risques de hausse des taux d'intérêt, l'écart entre les rendements des obligations d'État et les dividendes des entreprises est encore important. Cela facilite la vie de l'investisseur à la recherche de rendement.
« Cet argument en faveur des actions par rapport aux obligations a encore plus de sens en Europe qu'aux États-Unis », estime Field.
Le principal risque : la baisse des dividendes
Les investisseurs qui ont souffert de la vague de baisses de dividendes de 2020 seront attentifs au risque de sociétés qui peuvent couper leur dividende.
« Verser un dividende est une chose, mais être en mesure de verser un dividende en est une autre », déclare Field.
« Nous examinons spécifiquement les projections de flux de trésorerie, par opposition aux bénéfices, pour chacune des sociétés suivies afin de nous assurer qu'il n'y a pas de décalage entre ce que les investisseurs attendent sous forme de dividendes et ce que les entreprises peuvent raisonnablement payer avec les fonds qu'elles sont susceptibles générer. »
Rien n'est garanti dans le monde de l'investissement, mais Field estime que le dernier filtrage fait pencher la balance en faveur des entreprises susceptibles de continuer à payer.
« En identifiant uniquement les entreprises capables de couvrir les dividendes futurs avec des flux de trésorerie, nous pensons que nous nous donnons les meilleures chances de disposer d’un rendement durable. »
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