Luxe : la taille, un atout qui se paie cher en Bourse

Les groupes de luxe français se sont distingués ces dernières années, mais sont aujourd’hui assez chèrement valorisés.

Jelena Sokolova 22.03.2022
Facebook Twitter LinkedIn

Au cours des cinq dernières années, les performances des entreprises du secteur du luxe ont été inégales, les leaders du secteur comme LVMH (« Wide Moat »), Kering (« Narrow Moat ») et Hermès International (« Wide Moat ») faisant mieux que l'industrie et surperformant le reste des marchés actions.

Ces sociétés se traitent aujourd’hui à des niveaux de valorisation nettement plus élevés que le reste de l'industrie du luxe, nous nous sommes penchés sur les moteurs de la récente surperformance, en essayant de comprendre si elle pouvait persister.

Nous avons constaté qu'au cours des 10 dernières années, les plus grands groupes de l’industrie ont bénéficié d'une plus grande exposition aux catégories de produits à croissance plus rapide telles que la maroquinerie et d'une exposition moindre aux vêtements et aux montres, dont la croissance est plus lente.

Alors que les grandes marques ont gagné des parts de marché dans les catégories au fil du temps, seul Hermès a connu une croissance constante, tandis que Louis Vuitton et Gucci ont perdu des parts de marché dans le cuir de 2012 à 2015.

Cette sous-performance a probablement été due à la campagne anti-corruption en Chine, qui a plus touché les produits à logo visible que les autres, ainsi qu’au manque de créativité dans les offres de produits, qui a ensuite été résolu avec succès.

La croissance récente a été de qualité, tirée par les ventes à magasins comparables, toutes régions et groupes de produits avec un effet mix positif, et des prix légèrement positifs.

Nous pensons que les grandes marques sont bien placées pour surperformer à plus long terme car elles peuvent se permettre des budgets marketing supérieurs et implanter leurs magasins dans des lieux différenciés.

En outre, la reconnaissance de leur marque est soutenue par le succès du marché secondaire et elles conservent le contrôle des canaux de distribution hors ligne et en ligne.

Les risques pesant sur cette performance comprennent une forme de complaisance induite par la réussite de certaines marques, les changements de préférences des consommateurs, la normalisation de la demande de luxe aux États-Unis qui a été soutenue par quelques vents favorables non récurrents et la politique de lutte contre les inégalités de richesse en Chine (« prospérité commune »).

L’intégralité de la dernière étude de morningstar sur le secteur du luxe est disponible en suivant ce lien

 

 

© Morningstar, 2022 - L'information contenue dans ce document est à vocation pédagogique et fournie à titre d'information UNIQUEMENT. Il n'a pas vocation et ne devrait pas être considéré comme une invitation ou un encouragement à acheter ou vendre les titres cités. Tout commentaire relève de l'opinion de son auteur et ne devrait pas être considéré comme une recommandation personnalisée. L'information de ce document ne devrait pas être l'unique source conduisant à prendre une décision d'investissement. Veillez à contacter un conseiller financier ou un professionnel de la finance avant de prendre toute décision d'investissement.

Facebook Twitter LinkedIn

Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Compagnie Financiere Richemont SA136,10 CHF0,96Rating
Hermes International SA2 298,00 EUR-0,17Rating
Kering SA234,20 EUR-0,59Rating
LVMH Moet Hennessy Louis Vuitton SE630,80 EUR0,25Rating
The Swatch Group AG Bearer Shares162,00 CHF0,28Rating

A propos de l'auteur

Jelena Sokolova  est analyste actions chez Morningstar.